All My Friends Are Dead réalisé par Jan Belcl

All My Friends Are Dead – N’invite pas n’importe qui à tes soirées !

Publié le 26 octobre 2022 par Lisa

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Cet article parle de : #consentement #culture #fictions #films #pour-se-marrer #milieux-festifs

All My Friends Are Dead est un film de Jan Belcl, sorti en 2020, qui raconte le Nouvel An (très) agité d’une bande d’amis. 

« Dans une grande maison, un groupe d’une vingtaine d’amis, tous dans la vingtaine à l’exception de Gloria, une « femme cougar », organise une fête pour célébrer la nouvelle année. Le groupe est composite : un joueur de guitare, Anastazja, passionnée d’astrologie, un amoureux transi, des nymphomanes, des dragueurs, des junkies… On boit, on fume, on prend des substances et les libidos sont exacerbées. Suite à la découverte d’un pistolet dans un tiroir, Anastazja tue accidentellement l’organisateur de la soirée. Les événements vont alors s’enchaîner jusqu’à la destruction totale du groupe. » Wikipédia.

Ça tranche dans le vif ! Une espèce de « comédie d’horreur » complètement barrée et électrique avec des personnages tous plus cruels les uns que les autres ! On dit « d’horreur » mais en vrai, ça ne fait jamais peur, c’est juste que tous les personnages sont mis à mort (no spoil, c’est dans le titre) dans la joie et la bonne humeur avec une frénésie décomplexée.

C’est complètement déjanté, c’est-à-dire que passé le flashforward du début et les vingt minutes de scène d’introduction, le rythme s’emballe en enchaînant le grand n’importe quoi. La morale de l’histoire serait un peu « n’invite pas n’importe qui à tes soirées » ou « range soigneusement tes affaires sensibles quand tu fais la teuf chez toi ! ». Non, on déconne, faut pas chercher midi à 14 heures. Ce film ne propose pas de sous-texte, on voit juste un gros bordel qui se monte rapido, avec vélocité et drama. Pas de violons, une bonne dose d’humour noir, un peu (BEAUCOUP) de cynisme.

Certains personnages sont carrément toxiques mais ne méritent pas pour autant leur sort. En tout cas, c’est les exactions de quelques-uns qui précipitent la chute de tous (tu la vois, la grosse métaphore avec l’humanité, toi ?). Le film s’amuse des poncifs en faisant des personnages purement fonctionnels, avec peu de caractérisation, qui représentent chacun un cliché (toxico, milf, bad boy complètement jaloux, nerd introverti, etc.). Une galerie pas très intéressante de base mais qui, au vu des péripéties du film, sert un propos plus grand. Lequel ? On n’a pas encore bien compris.

Climax en drôle

En tout cas, le film est très drôle (pour peu qu’on soit un brin cynique) mais un peu bête. Soit on adore, soit on va détester. Pas sûr que l’entre-deux soit permis. C’est un peu une version de Climax (voir nos précédentes recommandations) mais version drôle. C’est d’ailleurs hyper réjouissant d’avoir accès à des films en polonais (la majeure partie du divertissement auquel les Européens ont droit est quand même d’origine US et ça change, à l’oreille au moins).

Alors, quel rapport avec la réduction des risques ? Le concept de « Drug Set and Setting » est vraiment mis à mal. L’idée, c’est de penser les prises de produits en fonction du contexte. Ici, c’est un réveillon du Nouvel An entre potes : on aurait tendance à penser que c’est safe justement. Mais assez vite, lors de l’introduction, on voit que les enjeux entre les personnages sont assez troubles et que l’ambiance ne se prête pas forcément à la quiétude et à l’insouciance. 

Niveau soumission chimique, on n’est pas mal non plus, même si la cible s’amuse de la situation en inversant le rapport de force, le but affiché de deux personnages est de droguer une femme pour obtenir des relations sexuelles. Vraiment, cette « technique » porte un nom, et constitue un délit punissable par la loi. Ce n’est ni drôle ni fun. Et c’est carrément un truc à se sortir de la tête, merci pour tout. D’ailleurs, ces mêmes agresseurs en puissance mentent sur le produit qu’ils donnent à cette personne. Pour le coup, il s’agit d’un produit inactif, mais là aussi, on n’omet JAMAIS de revenir sur la nature du produit qu’on propose. Et si la personne zappait de demander ce que c’est, on le lui dit quand même. Peut-être même qu’elle ne se rappellera pas de ce moment, donc la bienveillance est de mise (et pas le jugement !)

Le petit couplet du livreur de pizza sur la MDMA est hyper pertinent (et inattendu).

Et aussi, si vous avez des flingues, cachez-les bien !

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