Marylin Lima et Lorenzo Lefebvre dans une scène du film Gang Bang réalisé par Eva Husson
Marylin Lima et Lorenzo Lefebvre dans une scène du film Gang Bang réalisé par Eva Husson

Bang Gang, une histoire d’amour moderne – Orgies et téléphone portable

Publié le 29 mai 2024 par Maxime

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Cet article parle de : #culture #films

Eva Husson filme des amours adolescentes dans un décor de banlieue pavillonnaire baignée de soleil, à grand renfort de nappes de musique électro posée signée White Sea avec un constant rappel de catastrophes ferroviaires et d’alertes canicules et voix-off pas vraiment nécessaire.

Impossible de parler du film sans insister d’emblée sur sa dimension plurielle. La somme des protagonistes pris dans le champ de la caméra forme à plusieurs reprises une masse uniforme et homogène de corps et d’expériences que vient scruter la caméra. Le film est composé de scènes orgiaques largement suggérées et de saynètes de vie personnelle et solitaire des divers participants et participantes. Nikita et Gabriel sont les garçons, George et Laetitia sont les filles autour desquels se déroule le gros de l’histoire, qui ne fait pas dans l’original ; les ressorts dramatiques sont essentiellement dus aux coucheries, aux mensonges et aux tromperies (toutefois le titre du film ne suggérait rien d’autre, en ce sens personne n’est dupe). 

Malgré des qualités plastiques évidentes et des acteurs et actrices très investis, on regrettera qu’il ne soit pas fait étalage d’une sexualité plus positive. La plupart des rapports sexuels que l’on voit dans le film se font « comme ça », « sans un mot », véhiculant encore le cliché selon lequel il ne faut pas parler pendant le sexe. Une idée néfaste en général et plus particulièrement pour des personnes qui seraient au début de leur sexualité. Les garçons attaquent et les filles disposent, si l’on devait schématiser plus clairement notre propos. Il aurait été intéressant d’apporter un contrepoint le temps d’une scène qui promeut le dialogue dans l’intimité. Pas grand-chose à se mettre sous la dent niveau consentement libre, enthousiaste, éclairé, spécifique et réversible ! C’est d’autant plus dommage qu’une femme est derrière la caméra et le scénario. 

Banalisation de la drogue

Un des autres trucs qu’on a envie de relever dans cet article, c’est la consommation de drogues. La banalisation de la consommation de drogue, notamment, qui est véhiculée par le film. À plusieurs reprises, les jeunes baiseurs gobent des pilules. On se sait pas ce que c’est exactement. LA drogue avec ce qu’elle véhicule d’idées fausses et de fantasmes. Des cachets qui ressemblent à des médicaments emballés dans des sachets plastique et des pochons, on imagine forcément que ce soit de l’ecstasy. Les personnages les gobent dans une inconséquence assez frappante pour quiconque en aurait déjà consommé ou se serait un tant soit peu intéressé aux effets que peut avoir la MDMA. Pas de pupille dilatée, pas de mâchoires serrées, pas de peau grasse, pas de transpiration abondante (on est censé être au beau milieu d’une canicule), pas de longue discussion sans queue ni tête, pas de soif abondante, pas de blackout, pas de descente, pas de redescente.

Tout ça nous semble un peu gros, et, encore une fois, porteur d’idées erronées qui peuvent être dangereuses.

Le mieux pour se faire un avis sur une œuvre, c’est toujours de le voir par soi-même. Ainsi, on espère que cet article vous a donné envie de voir ce film, si c’est le cas, sachez qu’il est disponible sur le site de streaming français Filmo. N’hésitez pas à nous donner votre avis et à échanger en commentaires sur nos réseaux sociaux.

L’interview de la réalisatrice sur « On n’est pas couchés » face au nauséabond Yann Moix

Le vlog de Durendal dédié au film

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