Bully est un film américain de Larry Clark, sorti en 2001, sur une bande d’adolescentes qui naviguent à vue et décident de se débarrasser de celui qui victimise l’un des leurs depuis des années.
« Dans l’État de Floride, une bande d’adolescents s’occupe comme elle peut, entre surf, drogue et sexe. Après avoir subi plusieurs années durant de constantes humiliations et violences de la part de son meilleur ami Bobby Kent, Marty Puccio, un jeune surfeur, décide d’en finir. Avec le soutien de son groupe d’amis, tous également victimes de la tyrannie de Kent, il va mettre en œuvre son assassinat. » Wikipédia.
Le visionnage d’un film de Larry Clark peut être éprouvant et celui-ci ne déroge pas à la règle. Thématiques sombres, réalisation terre à terre et une grande habitude à montrer les corps nus de ses acteurs et actrices (alerte male gaze) à peine adultes sous toutes les coutures pendant presque deux heures, le troisième film du réalisateur est empreint d’un style qui peut effrayer.
Le film adapte un fait divers de l’été 1993 qui a eu lieu en Floride et qui a fait l’objet d’une description dans un livre, Bully: A True Story of High School Revenge, de Jim Schutze. La première partie du film pose un contexte plutôt toxique : la relation entre Bobby et Marty notamment, qui ne donne pas sérieusement envie. Une ambiguïté sur l’orientation sexuelle des personnages, leur manière de découvrir leurs limites, les relations sexuelles violentes, contraignantes, parfois sans consentement, toujours sans protection, le peu d’importance et de respect qu’ils accordent à leurs partenaires et aux femmes en général ne font pas plaisir à voir.
Le film ne s’inscrit absolument pas dans une démarche de réduction des risques. Votre santé mentale et votre santé sexuelle (donc, au final, votre santé tout court) valent mieux qu’une relation malsaine avec un ami qui « vous veut du bien » mais on le sait : les mécanismes de domination qui peuvent se mettre en place sont tenaces et pernicieux.