Un film qui parle du phénomène des mules avec un ton insolite, mais qu’est-ce qu’on en a pensé ?
Qu’un film s’intéresse aux mules – victimes ordinaires du capitalisme agressif provoqué par le trafic de drogue – nous intéresse forcément. Après Maria pleine de grâce, La Mule d’Eastwood et dans une moindre mesure Lucy de Luc Besson, on peut légitimement se demander ce que le film va pouvoir nous dire de plus que les autres. Étant classé dans horreur/fantastique sur Queerscreen, les attentes de découvrir un film frappadingue sont grandes.
https://www.youtube.com/watch?v=0WQ_2D-e7z8
L’histoire se déroule aux États-Unis, à la frontière avec le Canada. Benjamin quitte sa ville de campagne pour s’installer à Los Angeles vivre sa vie de porn-star. Son ami Dom, hétéro mais troublé, l’accompagne pour une dernière virée. Il est bien décidé à lui faire un cadeau de départ. Une enveloppe avec plein de billets dedans, c’est à ça qu’il pense. Il a conclu un deal pour du deal avec sa cousine. Mais quand il arrive au rendez-vous, sa cousine n’est pas là. À sa place, c’est Alice, une meuf pas très sympa qui va mener l’opération. Ah et au fait, va falloir avaler les képas de drogue aussi. Même si ce n’était pas prévu.
Après une altercation homophobe dans les toilettes d’une aire routière, un des sachets s’ouvre dans le ventre d’un des compères. Rattrapés par Alice, la fine équipe termine dans un chalet en pleine forêt où vit le +1 (Rich) de la jeune femme. À partir de là : c’est cringe-land. Le gentil Dom est salement amoché par les effets de la drogue qui se traduisent par une paralysie et une perte de connaissance… Et une énorme érection ! Rich souhaite récupérer illico presto les képas restant dans ses mules (avec les doigts) et Ben veut pas que son ami fasse une surdose mortelle.
Pas grand-chose à se mettre sous la dent
Malgré une note d’intention intrigante, on se fait vite chier. Enfin comment dire, c’est pas inintéressant mais ça manque de sel. Ce n’est pas assez glauque pour les amateurs de films glauques, pas assez gore pour les amateurs de films gores, pas assez malaisant pour les amateurs de films malaisants, etc. C’est même, et là, le bât blesse, assez ennuyeux. Pas qu’on demande un montage ultra cuté et une musique hyper rythmée, mais que ce soit les dialogues ou les images, l’ensemble manque cruellement de vigueur pour capter l’attention.
Un peu comme s’il y avait eu une dizaine de pages de scénario étirées au max avec une musique plate et atone et aucun système pour faire bouger la caméra. Quelques rebondissements sont attendus (et arrivent lentement) et malgré quelques scènes de nu frontal, la majeure partie des choses se déroulent hors-champ. Mention aux longues scènes de fouille anale gênantes et particulièrement bancales avec des acteurs qui font ce qu’ils peuvent avec le scénario qu’on leur à donné. D’ailleurs, c’est marrant de voir la géniale Jena Malone dans une si petite production.
Si le visionnage du film peut quand même provoquer quelques haut-le-cœur aux âmes les plus sensibles, il n’y a au final pas grand–chose à se mettre sous la dent. Et comme le film n’est pas – du tout – un drame social, la place laissée au sujet de fond (les mules) est à zéro.
Swallowed (Dévorant) est un film de Carter Smith sorti en 2022 aux État-Unis. Il met en scène Cooper Koch, Jena Malone et Mark Patton. Il est disponible sur Queerscreen et d’ailleurs, on a un code promo à vous proposer : KEPSMAG qui vous donne accès à un mois gratuit (valable jusque fin 2025).
Sources :
https://cinedweller.com/movie/swallowed-la-critique-du-film/
https://popandfilms.fr/devorant-swallowed-de-carter-smith-dur-a-avaler/
