Noémie Merlant, Lucie Zhang et Makita Samba dans leurs rôles du film Les Olympiades de Jacques Audiard.

Les Olympiades – Désirer, vibrer, douter, changer, fuir et aimer

Publié le 21 décembre 2023 par Lisa

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Cet article parle de : #sante-mentale #consentement #culture #fictions #films

Les Olympiades est un film français réalisé par Jacques Audiard, sorti en 2021. C’est l’histoire de quatre personnages qui se rencontrent, s’apprennent et évoluent à proximité plus ou moins immédiate d’un quartier du XIIIe arrondissement de Paris. Une adaptation de la série de bandes dessinées Les Intrus d’Adrian Tomine.

« Paris 13e, quartier des Olympiades. Émilie rencontre Camille, qui est attiré par Nora, qui elle-même croise le chemin d’Amber. Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux. » Wikipédia.

Les trajectoires personnelles et communes de quatre personnages, à travers trois relations sentimentales, toutes touchantes. Et à l’inverse de ce que sous-entend le synopsis, les scènes de sexe (même si elles sont nombreuses) ne sont pas le propos principal du film, et ne lorgnent jamais vers le voyeurisme.

Comment un homme de presque 70 ans a-t-il pu réaliser un film aussi frais, aussi touchant, aussi précis dans son propos et dans sa description des atermoiements et déboires d’une galerie de personnages entre la vingtaine et la trentaine, bordé de drogues, de fêtes, de sexe et d’émotions fortes, contradictoires et parfois désespérément incohérentes ? C’est un très beau film, tant dans le fond que dans la forme. Un voyage en noir et blanc d’une heure et demie entre colère, joie, tristesse, fougue, cruauté et passion. Le tout, magnifié par la bande originale électronique de Rone dont les notes, les nappes et les infrabasses collent superbement au récit sans jamais l’alourdir.

Désirer, vibrer, douter, changer…

Les actrices et acteurs (pro et amateurs réunis) sont tous justes ! Sûrement grâce à des personnages bien écrits. Nora doute, d’elle et des autres ; et des autres vis-à-vis d’elle. Émilie fuit une réalité un peu morose entre charges et isolement familial, et lutte avec son tempérament difficile. Camille séduit à cœur ouvert et se rétracte lorsque l’attachement survient ; jusqu’à ce qu’il se trouve face à un « problème » insoluble. Amber bosse pour les autres et rencontre une oreille attentive et une personne qui a besoin d’attention. Le leitmotiv du film, tel qu’il est raconté dans la bande-annonce, tient en quelques mots : désirer, vibrer, douter, changer, fuir et aimer.

Le film propose deux scènes de fêtes, une privée en intérieur dans un appartement bondé, et une soirée étudiante. Des lieux qui peuvent être le théâtre de prédations, comportements abusifs (harcèlement, agression, attouchements). On n’y échappe d’ailleurs pas. Sur l’usage de drogues aussi, on ne peut pas dire qu’on soit hyper safe, mais au moins, personne ne partage son matos ! Concernant le sexe, qui est quand même une partie non négligeable du film, on note une belle représentation des pratiques liées au consentement. Un partenaire triste : le sexe s’arrête pour laisser place à la tendresse et à la communication. Au lit, dans le film, on se protège, on se respecte, on se parle, on se demande si c’est ok, et on se questionne. La communication comme socle d’un plaisir commun. C’est beau, et ça devrait être raconté plus souvent de cette manière qui promeut le respect et le consentement, plutôt que de manière qui « romantise » des pratiques parfois limites (et parfois délictuelles).

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