Jason Biggs dans le film "Loser" réalisé par Amy Heckerling.

Loser – Culture du viol décomplexée

Publié le 2 novembre 2022 par Lisa

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Cet article parle de : #culture-du-viol #culture #fictions #films

Loser est un film américain d’Amy Heckerling, sorti en 2000, qui retrace le parcours d’un jeune homme de l’Amérique profonde qui part faire ses études à New York.

C’est l’histoire de Paul Tannek, un jeune provincial, qui quitte sa campagne pour la grande ville de New York, afin de continuer ses études à l’université. Son style campagnard, son air idiot, sa naïveté et le besoin d’étudier pour conserver sa bourse d’études, attirent les moqueries de ses trois colocataires, petits gosses de riches, qui considèrent la fac comme un lieu de fêtes et de débauches. Un jour, lors de son cours de littérature, il fait la connaissance de Dora Diamond, étudiante qui entretient une relation amoureuse avec le professeur de ce cours, Mr Alcott, et qui est obligée de chercher du travail, après avoir perdu son précédent boulot comme serveuse dans une boîte de strip-tease, pour pouvoir continuer à financer ses études. Séduit par Dora, Paul va tenter de se débarrasser de son image de loser pour la conquérir.

C’est pénible à voir, ce genre de film pour ados mêlé de comédie romantique est assez daté, et en vrai, c’est pas un genre cinématographique qui avait particulièrement manqué à la culture. D’autant que malgré les apparences, les « valeurs » véhiculées par les personnages sont légèrement douteuses. Le film bénéficie de peu de qualité cinématographique, la bande son est à peine sympa (tubes de la fin des années 1990) et les acteurs n’ont pas grand-chose à composer.

Les hommes prennent les femmes pour des quiches et le personnage féminin est infantilisé au possible par ses pairs.

Le héros interprété par Jason Biggs, entre deux American Pies, est un homme présenté comme « vieux jeu », raillé par les citadins et ses colocataires car « simplet », studieux et naïf. Malmené par une administration distante et des difficultés à vivre en colocation, il tente malgré tout de s’intégrer.

Soumission chimique et agresseurs en puissance

Le seul personnage féminin est évidemment objet de désir pour plusieurs des hommes que nous montre le film, elle est aussi la victime d’un patron abusif, et dans une relation bien malsaine avec son professeur (qui connaît bien les risques légaux et se moque d’elle), et est victime de soumission chimique. Pour un film réalisé par une femme, c’est rude. Caprice des producteurs ? Nous ne le saurons jamais. Et là où le bât blesse, c’est qu’arrivé à la moitié du film, les colocataires relous s’avèrent être simplement des agresseurs en puissance. Technique de soumission chimique : les personnages droguent de bon cœur des femmes pour « rentrer avec elles ».

Donner du Rohypnol® à des femmes en vue d’abuser d’elles, c’est de la soumission chimique assortie de tentative de viol. C’est vraiment ce genre de film qui a infusé dans la pop culture ce genre de « techniques de drague ». La fameuse culture du viol. Heureusement que le succès du film a été très confidentiel, et ce n’est pas celui-ci qui servira d’excuse aux agresseurs d’aujourd’hui. Mais si on regarde le film en entier, on voit qu’après le final, des cartons précisent que les personnages qui pratiquent la soumission chimique finissent en prison ou presque. Seulement, il faut s’enfiler le film en ENTIER pour avoir un éclairage qui remet en question les pratiques décrites dans le film. Enfin bref, malgré ses 22 ans, on s’est penchés sur le film en raison de l’actualité soumission chimique du moment.

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