Sound of Metal est un film américain de Darius Marder, sorti en 2019, sur un couple de musiciens qui doit faire face à la surdité.
Ruben et Lou forment un couple d’artistes vivant en marge des villes dans une caravane. Ils sillonnent les États-Unis pour y donner des concerts de noise rock underground, elle derrière le micro et lui derrière sa batterie. Un jour, lors d’un concert, Ruben n’entend plus qu’un faible bourdonnement. Le diagnostic du médecin tombe : il sera bientôt totalement sourd. Le batteur est totalement anéanti. Il tombe peu à peu dans la dépression et dans ses anciennes addictions. Ruben et Lou vont alors devoir prendre une décision difficile qui va bouleverser leur avenir.
C’est beau, c’est triste, l’effet de grain sur l’image est chouette. L’interprète de Ruben a l’air perdu face à un nouveau problème inattendu et il peine à faire face à la totalité de ce que ce problème implique. Pour le coup, c’est assez réaliste et c’est chouette de ne pas avoir de super-héros de la life qui roule sur les problèmes et les résout d’un claquement de doigts.
Ruben n’entend pas, le spectateur non plus
Par ailleurs, le mixage son est chouette, beaucoup de moments où Ruben n’entend pas, le spectateur n’entend pas non plus. C’est simple et certes déjà vu, mais ça fonctionne : donc aucun intérêt à réinventer l’eau chaude. La langue des signes n’est sous-titrée qu’à mesure que Ruben l’apprend et la comprend, ça a l’air de rien dit comme ça, mais ça sert le propos du film d’une manière assez formidable. Il y a aussi une chose qui est assez plaisante et qui redouble l’humanité fragile de Ruben : il vend tout ce qu’il a pour se payer une opération dont il espère beaucoup mais dont il ne sait pas grand-chose.
Ou comment dire finement que l’être humain, face à un problème, s’accroche bien souvent à l’espoir de revenir à une situation initiale plutôt que d’accepter un inévitable changement.
Alors, est-ce qu’on y trouve une démarche de réduction des risques ? Oui et non. D’un côté, Ruben et sa partenaire ne prennent pas soin de leurs oreilles, de l’autre, Ruben a un discours distancié sur ses anciennes addictions et malgré la peine, ne se jette pas à nouveau à corps perdu dans ses vieux démons.
