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Chemsex : petits rappels si tu consommes pour faire du cul (ou l’inverse)

Publié le 2 mai 2023 par Romain

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Cet article parle de : #drogues-illegales #cathinones #produits-detournes #ghb-gbl #nps-rc #chemsex #sante-sexuelle #consentement

Ah, la fête, la drogue et le sexe ! Autant de sources de plaisir potentielles mais qui, toutes mises ensemble, peuvent vite se transformer en très mauvais moment si on garde pas quelques trucs en tête. Quelques rappels ici pour que tout se passe au mieux et que le plaisir reste au centre de tes pratiques.

Les drogues « légales » qu’on peut acheter sur le clear-web sont souvent vendues sous le nom de leur chaîne moléculaire. Avec les nouveaux produits de synthèse (NPS), accompagnés de la discrète mention « not for human consumption », il est bien compliqué de s’y retrouver, même pour un gadjo avec un DUT chimie. Renseigne-toi proprement sur les produits que tu vas/veux consommer : un droguiste averti en vaut deux. N’essaie pas n’importe quoi, ces assemblages de molécules sont l’angle mort de la santé : le cobaye, c’est toi. Et n’oublie pas que tu peux faire analyser tes produits, pour être sûr.e de ce que tu consommes, éviter les interactions dangereuses, adapter les dosages etc.

On le répète, G-hole (surdose de GHB/GBL, qui peut entraîner un état d’inconscience, de coma et peut être létal) est un vrai gros risque qu’il ne faut pas prendre à la légère, mais aussi et surtout : certains comportements autodestructeurs sont parfois des appels à l’aide. Plutôt que juger et médire sur les consos de celleux qui t’entoure, prends le temps de t’intéresser et de te demander si iels vont bien. Et n’oublie pas, le mélange Alcool et GHB/GBL est à proscrire définitivement !

On vous a déjà parlé du potentiel mega-hyper-turbo addictogène de la 3-MMC et des cathinones en général ? Oui ? Bah déso, c’est vraiment la galère de se défaire de ces drogues, alors on insiste. Y a sûrement un Caarud près de chez toi pour discuter et faire le point (sans jugement). T’enferme pas dans des habitudes de conso autodestructrices.

Prends le temps d’interroger tes habitudes

Les applis sont indissociables du chemsex tel qu’on le conçoit, en cela il diffère de l’usage sexuel de drogues. On a bien insisté dessus dans cet article. Et à tous ceux qui proposent directement un plan chems aux inconnus : arrêtez svp, vous ne savez pas à qui vous parlez et dans la communauté, y a des personnes qui galèrent à se dépêtrer de problèmes de conso. Si tu peines à dissocier drogues et sexe (solo/duo/ou multi), prends le temps d’interroger tes habitudes.

Piqûre de rappel : le seul moyen de savoir si oui ou non on a une IST, c’est le dépistage. La plupart des IST passent malgré la capote. Dépistage régulier = santé préservée (n’aies pas la flemme !). La plupart des IST sont asymptomatiques au début, donc invisibles, c’est pour ça que c’est important de se faire un bilan régulier dès que tu fais du sexe. Et ce, même si tu ne fais jamais de pénétration ! Tu peux te faire dépister de toutes les IST gratuitement et anonymement en CeGIDD mais souvent il faut prendre Rdv sur Doctolib. Prends soin de ta santé, t’en à qu’une. Et le seul moyen de savoir si quelqu’un est OK de partager un moment de sexe avec toi c’est de demander ! C’est pas parce qu’on est défoncé.e qu’on oublie le CONSENTEMENT, qui reste indispensable.

Pas de remède miracle

Abordons maintenant le sujet bien délicat des antidépresseurs/anxiolytiques/benzodiazépines et de l’usage de drogues. Un petit cachet qu’on prend tous les jours peut devenir tellement routinier qu’on peut l’oublier. Et peut provoquer beaucoup de problèmes. Il y a de grands risques d’interactions entre les médicaments et les drogues : notamment les médicaments qui vont « bloquer » les effets récréatifs des drogues (te poussant à consommer plus et potentiellement faire une surdose dangereuse) et ceux qui, au contraire, vont augmenter les effets des drogues au point de mettre ton cerveau en off (ce qui est aussi potentiellement mortel). Une seule solution si tu comptes consommer : t’informer. Et croiser les sources, analyser tes drogues, connaître tes molécules et faire des pauses.

Si tu sens que tu glisses et que tu perds le contrôle, essaye de trouver des gens avec qui tu peux parler. Y’a pas de remède miracle et ça prend du temps de trouver les outils qui te feront du bien. Cercle de parole, association communautaire, psychologue, etc. Y’a plusieurs choses qui existent et qui peuvent t’aider (sans pour autant arrêter de faire du cul, le sexe ça peut être très cool).

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