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Photo de Nadine Shaabana sur Unsplash

Consentement sous alcool : petits rappels

Publié le 16 janvier 2024 par Lisa

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On sait que l’alcool désinhibe mais ce n’est pas une excuse ! Être sous l’emprise de l’alcool ne dispense en aucun cas de respecter le consentement des personnes autour de soi. Quelques rappels : 

  • Pour être valable, le consentement doit être libre et éclairé, quelqu’un qui est manifestement trop ivre n’est plus en capacité de consentir à un rapport sexuel. Ça devrait être évident mais une personne inconsciente ne peut PAS être consentante (même si elle a donné son consentement avant de s’endormir ou de perdre connaissance). Si une personne a trop bu, ne tient plus debout, perd connaissance, on l’aide, on cherche ses amis, on ne l’agresse pas. 
  • Être soi-même sous l’emprise de l’alcool n’est pas une excuse, dans la loi, c’est même une circonstance aggravante. 

À ce propos, dans un article intitulé « Alcool et viol / agression sexuelle, que dit la loi ? », l’avocate Carine Durrieu Diebolt explique : 
« Une étude récente menée au Québec par Massil Benbouriche, docteur en psychologie et en criminologie, démonte « l’excuse de l’ivresse » parfois alléguée par l’agresseur, lorsqu’il a agi en état d’ivresse. D’après Massil Benbouriche, 50% des agressions sexuelles impliquent de l’alcool, chez la victime, l’agresseur ou les deux. C’est pour cette raison qu’il a souhaité étudier son effet sur la perception du consentement sexuel et de l’absence de consentement. L’alcool influe-t-il sur l’utilisation d’une stratégie violente pour avoir des rapports sexuels sans consentement ? Le chercheur répond par la négative : « L’alcool n’a pas d’effet direct sur la perception du consentement et la violence. Sauf sur les gens qui adhèrent à cette culture. Pas chez les autres. » Ce n’est donc pas l’alcoolisation de l’agresseur qui cause les viols, mais la culture du viol, ce qui justifie que la loi retienne l’alcoolisation en termes de circonstance aggravante : c’est souvent un stratagème pour arriver à ses fins, soit pour fragiliser la victime, en profiter, soit pour se donner du courage, se désinhiber ».

  • Si on vous dit régulièrement (ou même une seule fois) que vous avez été relou quand vous avez bu ou que vous avez mis une personne mal à l’aise : écoutez et remettez-vous en question. Même si c’est désagréable à entendre, ça l’est certainement moins que de se faire embêter, harceler, draguer lourdement ou agresser en soirée. 
  • Le fameux (ou la fameuse) pote « pas méchant.e » à qui on laisse tout passer parce qu’il/elle est « comme ça » quand il/elle est bourré.e et que « roooh, c’est bon c’était pour rigoler » est certainement extrêmement lourd.e (voire dangereux.euse) pour les personnes qui subissent son comportement. Lui trouver des excuses et le/la dédouaner en utilisant sa consommation d’alcool n’aide personne, ni lui/elle, ni les personnes autour. Si vous remarquez des comportements inacceptables, ou qu’on vous les rapporte, chez vos potes quand ils/elles ont bu, parlez-en avec eux/elles, ne restez pas silencieux ! 
  • Et pour finir, on ne le dira jamais assez, que vous ayez bu ou pas, que vous ayez consommé ou pas, dans tous les cas, une agression est TOUJOURS de la faute de l’agresseur, jamais de la victime. 

https://www.village-justice.com/articles/Alcool-viol-agression-sexuelle-que-dit-loi-par-Carine-DURRIEU-DIEBOLT-Avocate,23718.html

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