
Alors que la consommation de psychédéliques se démocratise dans un contexte où de plus en plus d’informations circulent sur le potentiel thérapeutique de ces substances, très peu de données documentées sont actuellement disponibles sur ces usages « profanes », hors recherches cliniques qui se déroulent dans des conditions bien spécifiques.
Qui sont ces consommateurs, que consomment-ils, pourquoi, comment… ? Si la majorité d’entre eux consomment différents types de substances de manière récréative, certains y ont recours dans un objectif thérapeutique, soit pour leur effet sur la santé mentale, soit pour contrôler la prise d’autres produits.
Des expériences souvent agréables mais qui peuvent parfois être anxiogènes, voire problématiques, pour certaines personnes. Comment les prévenir et réduire les risques ?
Des risques accrus par l’arrivée des nouveaux produits de synthèse (NPS), dont la consommation augmente et, avec elle, des effets inattendus pouvant aller jusqu’à des expériences fatales chez des consommateurs se retrouvant face à des produits qu’ils ne désiraient pas ou inconnus.
En France, de 2013 à 2016, la famille des 25x-NBOMe, des hallucinogènes de synthèse ressemblant au LSD et parfois vendus comme tel (alors que les dosages ne sont pas les mêmes), a ainsi provoqué des dizaines d’hospitalisations.
Risques accrus également depuis la fin des années 2000 par l’essor de pratiques chamaniques autour de l’usage des psychédéliques (« néochamanisme »), pratiques pouvant aller jusqu’aux dérives sectaires, comme le soulignait dès 2009 un rapport de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) estimant qu’elles pourraient se révéler dangereuses, voire dévastatrices, pour des personnes fragiles ou pour des individus en bonne santé mais non encadrés et non préparés à ces rites initiatiques.
Mais seuls les forums Internet d’associations d’usagers ou les communautés de psychonautes proposent pour l’instant des « trip reports » d’expériences vécues avec des stratégies de prévention ou de réduction des risques liés à l’usage de psychédéliques (et de rares flyers).
Une exception cependant : un rapport sur la RdR des psychédéliques de la Société psychédélique française offrant un large aperçu des effets et des risques associés à l’usage des psychédéliques.
Créer des outils et des actions de RdR adaptés
Portée par le Sesstim (qui conduit des recherches en santé publique sur les produits stupéfiants et les usages à risques depuis plus de dix ans), Plus Belle La Nuit (PBLN), la Société psychédélique française, le Bus 31/32 et Harene, l’étude Psychédélik a donc plusieurs objectifs.
D’abord, étudier les profils, les usages (substances consommées, mode d’administration, environnement) et les pratiques à risque associées à la consommation de psychédéliques, en comparant les personnes qui consomment en automédication et celles qui en ont un usage récréatif.
Mais aussi :
• Documenter les pratiques et les comportements des consommateur.rices ;
• Documenter les usages thérapeutiques de psychédéliques (dans quels contextes, pour quels symptômes, quelles pathologies) ;
• Identifier les bénéfices et les risques réels et perçus par les personnes utilisatrices ;
• Et comprendre les motivations à l’usage et les besoins de ces personnes.
Le tout, afin d’élaborer des outils d’information et des actions de réduction des risques adaptées, de documenter les usages thérapeutiques de psychédéliques, et d’apporter des éléments de connaissance pour les recherches cliniques.
30 à 45 min de votre temps
L’objectif est d’atteindre au moins 1 000 participants grâce au recrutement et à la passation des questionnaires sur divers sites Internet (PBLN, PsychoActif, Techno+, Société psychédélique française…).
Un questionnaire auto-administré en une seule fois par les participants (durée 30 à 45 min), qui ne sera accessible qu’après confirmation de la lecture de la note d’information. Le fait de remplir le questionnaire vaudra consentement à la recherche.
Les critères d’inclusion sont les suivants :
– Être usager.e régulier.e (au moins une fois au cours des 6 derniers mois) de psychédéliques naturels ou synthétiques (kétamine, champignons hallucinogènes (psilocybine), LSD, ayahuasca, iboga (ibogaïne), mescaline, DMT, 5-MeO-DMT, bufoténine (5-HO-DMT), 25I-NBOMe, etc.) ;
– Être âgé.e de plus de 18 ans ;
– Comprendre le français ;
– Et avoir accepté de participer à l’étude (en ayant fait état de sa non-opposition).
C’est à vous ! : https://eu5se.voxco.com/S2/146/Psychedelik/