Eh oui, c’est un préjugé tenace qui voudrait que injection = héroïne ! Pourtant, dans la pratique, les produits injectables sont divers et les usages variés.
Dans son numéro sur l’injection, Asud explique : « L’injection a longtemps été associée à l’héroïne, même si dans les années 70-80, elle concernait déjà également d’autres produits comme les amphétamines, en lien avec le mouvement punk. Aujourd’hui encore, les profils et les pratiques des usagers qui recourent à l’injection ne se réduisent pas à un produit et sont bien plus variés. Notre imaginaire social de l’injection et des injecteurs est construit par les stéréotypes produits dans les médias qui tendent à véhiculer des images de l’injection en lien avec la dégradation sociale et sanitaire.
L’ensemble des données disponibles met en évidence que les rapports aux produits sont davantage modelés par les contextes sociaux et politiques dans lesquels les usagers consomment et injectent, que par les produits eux-mêmes ». L’article rappelle ainsi que les dommages liés à l’usage de drogues sont souvent exclusivement imputés aux produits, alors que de nombreux risques sont liés aux conditions sociales et politiques dans lesquelles les usagers consomment. L’injection serait aujourd’hui avant tout un marqueur de la précarité sociale, au sein de communautés qui ont toutes en commun d’être l’objet de discrimination sociale et politique, mais également parfois économique et sanitaire.
Lien vers le numéro spécial sur l’injection d’ASUD : http://www.asud.org/asud_journal/journaux_asud/asud_journal_61.pdf