G addiction consommation
©️ Photo de Fulvio Ciccolo pour Unsplash

Témoignage | Le problème majeur que je rencontre avec cette consommation c’est le regard des autres

Publié le 27 août 2025 par Clarisse

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Cet article parle de : #ghb-gbl #ingestion-boire-gober

Aujourd’hui, X nous livre un témoignage sur son usage de GBL, comment il le contrôle, réduit les risques mais aussi sur l’isolement lié à cette conso, toujours très stigmatisée, et les conséquences que cela peut avoir pour lui et les autres usager·es. Merci à lui !

J’ai découvert ce produit quand je voulais arrêter l’alcool, j’étais curieux des effets, puis c’était facilement accessible et rentable. Ça va faire plus d’un an que j’en consomme régulièrement, la GBL c’est pour moi un produit pour les gens sérieux·euses et prudent·es, on ne peut pas jouer avec.

Quelques conseils

Si j’avais des conseils à donner, ce serait :

Trouver sa dose, s’y tenir, on peut noter l’heure de ses prises pour faire attention à les espacer (sur un petit carnet ou sinon il y a des applications dispo).
Ne pas se fier aux dosages des autres. Personnellement ma dose parfaite se situe entre 0,6 ml et 0,7 ml, à 0,8 ml les effets ne sont plus agréables et j’ai très envie de vomir tout en étant semi-conscient, c’est là que ça devient dangereux. Chaque personne possède sa propre sensibilité, je connais des gens qui prennent 1 ml sans problème. C’est pour ça qu’il faut y aller doucement au début et ne pas accepter que quelqu’un fasse ton verre à ta place.

C’est un produit qu’on associe beaucoup au chemsekks ou aux agresseurs/v!oleurs en milieu festif. Je trouvais intéressant de donner un exemple qui apporte une autre perspective de consommation.
Je tiens à préciser que j’ai un trouble du spectre autistique (entre autres) qui joue un rôle important dans mes consommations. J’en prends souvent seul, ça me donne la motivation et la concentration nécessaires pour réaliser certaines tâches.

J’aime bien fumer sous G aussi, que ce soit des clopes ou du cannabis.
J’en consomme aussi en milieu festif. Ça me permet de faire des soirées que je considère « plus clean » que si je suis à balle de speed/MD/alcool. L’effet est court, ça monte vite et ça désinhibe bien. Elle a aussi eu sa place dans mes descentes difficiles, ça remplace un peu les benzos, mais vu qu’elle possède une petite action dopaminergique c’est pas toujours très efficace pour casser la stimulation résiduelle.

Pour moi les effets peuvent vraiment varier, un peu comme on parle d’alcool triste, d’alcool amoureux… Ça peut être anxiolytique, empathogène, mais aussi dissociatif, et un peu stimulant à faible dose, sinon ça devient sédatif. Elle m’a beaucoup aidé quand j’ai arrêté l’alcool ou que j’étais en manque d’amphétamine ou de kétamine.

« C’est bien une preuve que la stigmatisation peut avoir de réelles conséquences sur la santé des usagers·eres »

C’est un peu mon produit de secours par définition. Je le supporte plutôt bien, si je me tiens à une ou deux doses dans la soirée, c’est évacué rapidement par mon corps, donc pas de descente difficile ou d’effets secondaires physiques gênants. C’est aussi un des rares produits qui ne perturbe pas le sommeil.
Alors que l’alcool c’était une horreur, quelques verres suffisaient à ce que mon corps soit fatigué plusieurs jours.

Mais le problème majeur que je rencontre avec cette consommation, c’est le regard des autres. Ce n’est pas facile d’en parler, parfois les gens sont curieux·euses et manquent d’informations, mais parfois j’ai l’impression de passer pour un monstre avec ma petite fiole de G.
Par conséquent, j’en ai consommé de nombreuses fois sans que mes proches soient au courant. Et même maintenant qu’ils·elles sont au courant, je continue d’avoir l’habitude de ne pas trop leur en parler. En termes de réduction des risques c’est franchement dangereux. C’est bien une preuve que la stigmatisation peut avoir de réelles conséquences sur la santé des usagers·eres.

Puis ça isole beaucoup avec le temps, surtout si l’addiction rentre en jeu. Je trouve ça dingue, parce qu’à côté par exemple je peux parler du mélange benzos/alcool (mélange risqué) sans problème. Ça a beau être dangereux, ça reste assez commun. Et ça fait aussi partie des mélanges utilisés par les personnes qui commettent des agressions sekkuelles.

Du côté de l’addiction, ça peut vite être fourbe, ça s’achète en grande quantité, ça ne coûte rien… Je n’ai pas vraiment connu de phénomène d’accoutumance même dans des périodes où j’en consommais tous les jours. Mais on peut ne pas voir les effets négatifs tout de suite, n’importe quel produit en excès possède ses propres risques.
Ça reste un de mes produits préférés, si on ferme les yeux sur le goût immonde. 

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