L’été bat son plein, et avec lui les soirées entre potes, les festivals, et les afters qui s’étirent jusqu’au petit matin. Dans cet univers festif, le G fait de plus en plus parler de lui. Mais que sait-on vraiment de ce produit ? Pour démystifier les idées reçues et partager quelques conseils utiles, on a discuté avec Vinnie, éducateur spécialisé et expert du chemsex à la Villa Florel pour remettre les pendules à l’heure avec humour et pédagogie.
GHB, GBL : C’est quoi la diff’ ?
Première fake news à exploser : « Le GHB, y’en a partout ». Faux, faux, faux. Ce dont on parle vraiment, c’est du GBL, un puissant dissolvant industriel que le corps transforme en GHB. Le GHB est un dépresseur du système nerveux central, un peu comme l’alcool. C’est pas juste un truc de fête, c’est de la chimie lourde qui se passe dans ton corps. Alors, avant de crier au loup et de paniquer, il est important de comprendre la différence entre ces deux substances. Parce que non, tout le monde ne se trimballe pas avec du GHB dans sa poche.
Une question de timing : le piège des alarmes
Passons à la deuxième idée reçue : « Il faut prendre du G toutes les heures. » Là encore, faux. Une heure est le minimum à respecter entre deux prises, mais l’idée n’est pas de caler ça sur une alarme. Le conseil de Vinnie ? Écoutez-vous. Posez-vous deux secondes avant de recharger : « Est-ce que j’ai vraiment besoin d’en reprendre tout de suite ? Comment je me sens ? » C’est une approche pleine conscience qui non seulement réduit les risques de surconsommation, mais vous permet aussi de rester en contrôle.
L’overdose, c’est pas une blague
« Le G-hole c’est pas si grave. » Si vous avez déjà entendu ça, oubliez tout de suite. Les overdoses au GHB sont tout sauf anodines. Elles peuvent être mortelles, et même si ce n’est pas systématique, c’est jamais une promenade de santé. Vinnie insiste : « Arrêtez de banaliser les G-holes ! » Même ceux qui ont l’habitude peuvent se retrouver dans des situations critiques. Alors oui, dans le milieu du chemsex, certains sont plus familiers avec ces états, mais cela ne rend pas la chose moins risquée. Veillez les uns sur les autres, et surtout, parlez-en. Partager ses expériences permet de mieux comprendre les dangers et de s’en protéger à l’avenir.
GHB vs MDMA : pas le même délire
Autre confusion courante : « Le GHB, c’est de l’ecstasy liquide. » Alors oui et non. Oui, parce que c’est comme ça que ça a été surnommé en Angleterre quand c’est apparu, mais non, parce qu’il n’y a pas une once de MDMA là-dedans. Le GHB agit différemment sur le cerveau et les effets ne sont pas comparables. Donc, si vous cherchez à planer comme avec de la MDMA, passez votre chemin, ce n’est pas la même fête.
Sexe et GHB : un duo à double tranchant
On entend souvent dire que « le sexe et la fête, c’est mieux avec du G. » Là encore, ce n’est pas si simple. Chacun réagit différemment, et avec le GHB, il est super compliqué de trouver la bonne dose. Pas assez, aucun effet ; trop, et là, ça peut devenir dangereux. Vinnie nous rappelle qu’on n’est pas tous égaux face au GHB. Ce n’est pas parce que ça fait briller la soirée de ton pote que ça sera pareil pour toi.
GHB, la drogue du violeur : une stigmatisation dangereuse
On arrive à la fake news ultime : « Le GHB, c’est la drogue du violeur. » C’est là que Vinnie monte au créneau. Non, tout le monde n’utilise pas le GHB pour de mauvaises intentions. Beaucoup de gens l’utilisent en pleine conscience, notamment dans le chemsex. Et en fait, le produit le plus utilisé dans la soumission chimique, c’est… l’alcool, suivi des benzodiazépines. Stigmatiser le GHB, c’est aussi stigmatiser ceux qui l’utilisent de manière responsable, et ça, c’est le meilleur moyen de les faire taire et de les isoler.
Parlons-en, vraiment
Vinnie conclut sur un point clé : si vous avez des questions, des doutes, ou si vous sentez que votre consommation de GHB devient difficile à gérer, ne restez pas seul. Parlez-en. Que ce soit dans un CSAPA, un CARUD, ou même avec un pote de confiance (ou l’équipe de KEPS, ndlr), l’important, c’est de ne pas garder ça pour soi. La réduction des risques, c’est aussi ça : ouvrir le dialogue, partager ses expériences, et trouver ensemble des solutions pour consommer de manière plus sécurisée.
Et n’oubliez pas, dans la liste des règles d’or : pas d’alcool avec du GHB. Pour plus de conseils, rendez-vous sur le site kepsmag.fr, où vous trouverez des ressources et des contacts pour en discuter en toute confidentialité.
Et en attendant, si vous comptez faire la fête sous le soleil, rappelez-vous que l’eau des glaçons, ça ne compte pas comme une hydratation ! Pensez à boire de l’eau, et pas seulement celle de votre cocktail. En été, avec la chaleur, ça peut vraiment faire la différence. Prenez soin de vous et surveillez vos consommations, parce que la fête, c’est encore mieux quand tout le monde rentre en un seul morceau.