« Soutenez. Ne punissez pas ». C’est le slogan, implacable, du mouvement mondial contre la répression, la criminalisation des usager·es de drogues et les politiques mortifères dont iels sont victimes qui, depuis plus de dix ans, appelle à la mobilisation tous les 26 juin. À l’origine, le 26 juin est la « Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogue », l’occasion pour les gouvernements de se targuer d’avancées toujours plus punitives dans la fameuse « guerre à la drogue ». Comme d’autres mouvements pour les droits humains, Support. Don’t Punish a décidé de se réapproprier cette journée, et d’en faire un moment de revendication en faveur de politiques d’accès aux soins pour toutes et tous, de réduction des risques et d’accompagnement. Cette initiative communautaire globale vise à sensibiliser les médias et le public, en sortant de la stigmatisation et de la criminalisation à travers la mobilisation des communautés touchées et de leurs allié·es.
Ce mouvement mondial part d’un constat dévastateur. Dans de nombreux pays, la détention et l’usage de drogues sont passibles de peines très lourdes, et même de la peine capitale. Dans de nombreux pays, les usager·es, leurs familles et des communautés entières paient le prix fort de la guerre menée contre la drogue, sans qu’aucun accompagnement ou soin ne leur soient proposés. La drogue et son usage ne devraient jamais faire l’objet d’un tel traitement.
Ces méthodes s’avèrent même dangereuses en termes de santé et inefficaces. Les trafics de drogues sont en expansion, les consommateurices en augmentation. Symptomatique d’une société qui va mal ?
Alors, dans le monde entier, Support. Don’t Punish porte cette voix, celle d’un monde où les politiques mettent l’emphase sur la santé et le bien-être, d’un monde où les usager·es ont accès aux soins, d’un monde où les individus sont respectés et accompagnés.
L’usage de drogues a mille visages, donnons-lui mille façons d’être accompagné
Car, partout, l’usage de drogues, ce n’est pas que la fête. Pour certain·es, c’est aussi une manière de tolérer un peu mieux d’un quotidien très difficile, pour d’autres, c’est une manière de supporter une santé mentale intolérable, de s’accommoder de leur santé physique, parfois d’alléger des douleurs ou des conditions insupportables.
L’usage de drogues, c’est aussi le symptôme d’un système qui écrase les individus, de parcours de migration dévastateurs, de parcours de vie marqués par la précarité et l’abandon des institutions publiques.
L’usage de drogues a mille visages, et devrait avoir, ainsi, mille manières d’être abordé et accompagné. Réprimer sa consommation, criminaliser son usage, punir les usager·es n’a jamais été et ne sera jamais une orientation politique qui privilégie, améliore la santé de toustes, et fait reculer la consommation.
Aujourd’hui, plus que jamais, les politiques relatives à la consommation de drogues doivent avancer en prenant en compte la pluralité des situations, des profils, des vies qui y sont liées. La drogue n’est pas un caprice de personnes avides de sensations fortes, c’est une problématique de santé publique qui nécessite de vraies politiques centrées sur les droits humains, l’accès aux soins, la réduction des risques et l’accompagnement des usager.es. Depuis des décennies, des professionnel·les de la santé et du social agissent tous les jours en ce sens, et alertent sur la nécessité, urgente, de mettre en place les mesures adéquates. Le temps est venu de les écouter et d’adapter la réponse politique, aujourd’hui encore largement insuffisante.
Ce 26 juin, des milliers de personnes se mobiliseront, partout dans le monde, dans des centaines de villes pour porter ce message, celui d’un monde où la santé de toutes et tous doit être notre priorité. Rejoignez le mouvement !
