Dessin BDSM Namio Harukawa
Namio Harukawa, work n°278

BDSM = Better Do Some Magic ?

Publié le 18 février 2025 par Carla

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Cet article parle de : #pratiques-sexuelles #sante-mentale

Et si ces pratiques offraient un espace sécurisé pour expérimenter, tester ses limites et (re)prendre le pouvoir sur son propre corps ?

Quand je vous dis BDSM, à quoi pensez-vous ?
Probablement à ces éléments :

  • la notion de violence physique (coups, pincements, étranglements, griffures, morsures, etc.)
  • les rapports dominant/dominé (jeux de rôles autour de différentes thématiques)
  • divers objets (godes, plugs, vaginettes, vibro, poupées, etc.)
  • multiples accessoires (fouets, menottes, masques, baillons, etc.)
  • différentes textures (latex, cuir, plumes, métal, caoutchouc, silicone, etc.)

Le BDSM représente un ensemble de pratiques autour de ces éléments, mais pas que.

Aujourd’hui, nous aimerions compléter une vision souvent étroite de ce domaine, à travers le prisme de la réappropriation de la violence subie.

Avant toute chose, il me semble primordial de rappeler que l’angle par lequel nous allons aborder cette pratique ne représente qu’une seule des infinités de raisons pour lesquelles nous prenons plaisir à pratiquer ces différents jeux.

NO, NO LIMIT

Bien que ces pratiques peuvent entre autres consister à jouer autour des notions de limites (dépassement de soi, contrôle de l’Autre), il n’en reste pas moins une règle d’or commune à toustes peu importe le contexte : celle du consentement.

Quand bien même le franchissement de cette limite serait réclamé, il y a un cadre mis en place par les protagonistes, en amont du moment en question, à tête reposée (notamment pour que les hormones du plaisir biaisent le moins possible notre raisonnement).

Un des éléments clés pour déterminer lorsque la limite est dépassée, hors jeu, et que les supplications font parties dudit jeu, est le fameux « safeword ».

Il s’agit d’un mot déterminé par les interlocuteurs et interlocutrices, qui n’a souvent pas vocation à être cité (y compris dans un état d’extase, de transe) et qui ne laisse donc pas place au doute quant à l’arrêt du jeu.

Ça permet la mise en place de ce qui va constituer la trame de cet article : un cadre SAFE.

Cet aspect sécurisant est la clé d’un plaisir total, sain et mutuel.

AIE CONFIANCE

Cette sécurité se base sur une notion centrale : celle de la confiance.

Contexte BDSM ou pas, contexte sexuel ou non, il se peut parfois qu’on se confronte à des situations où nous n’avons pas pu être mis.e en confiance, et où la sécurité n’était donc malheureusement pas au rendez-vous.

Cet état d’insécurité (induit par le contexte, la situation et/ou les individus) peut représenter un état de danger tel qu’il nous confronte à la mort (réelle ou psychique).
C’est ce qu’on appelle un traumatisme.

Que ce vécu ait été violent, voire traumatique, ne constitue absolument pas une condition sine qua non au fait de vouloir perpétuer cette violence ensuite (auprès de soi et/ou autrui).

Mais il est possible que ça soit le cas, dans une démarche (consciente ou non) d’autodestruction, ou au contraire, complètement cathartique.

SOIGNER LE MAL PAR LE MAL

Ressentir de la violence, psychique et/ou physique, par l’unique volonté de quelqu’un·e d’autre, renvoie au fait de n’avoir eu aucun choix, à cette impuissance, cette perte de contrôle.

Et c’est précisément ce besoin de (re)devenir acteur et actrice que l’on peut venir combler au travers de pratiques considérées violentes (telles que le BDSM, les sports de combat, le tatouage par exemple).

Pour étayer mon propos, je vous renvoie à la fabuleuse vidéo de La Carologie à ce sujet :

(Re)trouver sa juste place, être décisionnaire de sa posture, qu’elle se situe du côté dominant comme du côté dominé, avoir la maîtrise ou la laisser sciemment, pouvoir s’extraire si inconfort, tester ses limites, ressentir son corps, etc.

Ce sont autant d’aspects qui permettent, physiquement comme psychiquement, de s’approprier un pouvoir qui a pu être injustement retiré et qui joue un rôle déterminant dans l’estime de soi.

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