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Illustration- Salle de shoot l'Argos à Strasbourg • © JEAN-MARC LOOS / MAXPPP

8 idées reçues sur les salles de consommation à moindre risques

Publié le 27 novembre 2023 par Lisa

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Cet article parle de : #sante

Les HSA (haltes soins addictions), ou salles de consommation à moindres risques (SCMR), sont des lieux de santé publique où les personnes qui consomment des drogues peuvent le faire dans un environnement propre et sûr, sous la supervision de professionnels de la santé. Elles visent prioritairement à améliorer la santé des usagers injecteurs de drogues en réduisant les risques associés à l’injection tels que les risques de contaminations au VIH et au VHC ou les surdoses mortelles. Alors que l’ouverture d’une HSA soulève souvent des craintes et des préjugés, les données de l’INSERM permettent de déconstruire quelques fausses idées.

 

Les salles de consommation à moindres risques empêchent l’usager de drogues de viser l’abstinence : FAUX.

Au contraire ! Les HSA ont pour objectif d’accompagner l’usager dans la préservation de sa santé en période de consommation, tout en l’informant des différents programmes thérapeutiques existants. Un état de santé fortement dégradé constitue un handicap, et non un avantage, pour envisager un arrêt de la consommation. Par exemple, il a été constaté à Vancouver, une augmentation de 30% des demandes de traitement de substitution et de sevrage depuis l’ouverture de la HSA.

 

Les salles de consommation à moindres risques ne sont pas la réponse efficace, il faut sevrer (et punir) et non pas encourager : FAUX.

Le sevrage imposé conduit, dans une grande majorité des situations, à une rechute qui augmente les risques d’overdose mortelle. La plupart des personnes qui ont vécu dans l’addiction ont besoin de temps pour élaborer les bases d’un changement dans leur parcours de vie. Il est peu réaliste d’espérer transformer brutalement un mode de vie ou d’opérer une rupture radicale avec leur environnement social.

 

Les salles de consommation à moindres risques donnent un message incohérent : FAUX.

Il n’est jamais incohérent d’offrir à des personnes les moyens de mieux préserver leur santé et de les protéger contre des risques mortels. Ne pas le faire constituerait une « non-assistance à personnes en danger ».

 

Les salles de consommation à moindres risques sont une légitimation de l’usage de drogues en contradiction avec l’interdiction des stupéfiants : FAUX.

La société doit faire face à la réalité de l’usage de drogues bien qu’il soit une transgression de la norme légale. La survie et l’amélioration de la santé des consommateurs.ices nécessitent une approche pragmatique et responsable (division par 3 du nombre de surdoses, division par 10 et une quasi-disparition des pratiques à risques de transmission du VIH ou du VHC ; 3,5 fois moins d’abcès constatés).

 

Les salles de consommation à moindres risques sont des lieux où des drogues illégales sont distribuées : FAUX.

Aucune drogue n’est distribuée ni dans les HSA ni dans le cadre d’un programme d’échange de seringues (PES). Lorsqu’elles entrent dans une HSA, les personnes qui souhaitent consommer doivent déjà être en possession du produit. Il ne faut donc pas confondre HSA avec les programmes d’héroïne médicalisée où le traitement de substitution est prescrit par une équipe médicale.

 

Les salles de consommation à moindres risques attirent les « dealers » : FAUX.

Aucun dealer n’entre dans les HSA, conformément au règlement des lieux (le deal est prohibé à l’intérieur et aux alentours immédiats des structures). Afin de maintenir la paix sociale du quartier, la HSA travaille en partenariat avec les acteurs locaux et notamment avec les forces de l’ordre.

 

Les salles de consommation à moindres risques augmentent l’insécurité et sacrifient tout un quartier : FAUX.

Il a été démontré que la criminalité n’augmente pas avec l’installation des HSA (division par 8 des délits type vols, arnaques, recels). Les inquiétudes légitimes exprimées par le voisinage sont prises en compte, notamment par des rencontres d’information et de médiation. Les HSA limitent également le risque d’abandon de seringues dans l’espace public (division par 2,3 des injections dans l’espace public et division par 3 des seringues usagées abandonnées dans l’espace public).

 

Les salles de consommation à moindres risques créent de nouveaux consommateurs parmi les jeunes : FAUX.

Les personnes qui ne consomment pas de drogues ne peuvent pas accéder à la HSA. De plus, en France comme en Europe, l’apparition des mesures de réduction des risques coïncide avec une diminution progressive des nouveaux consommateurs de drogues par injection. Cette évolution est spécialement importante pour les injecteurs d’héroïne.

 

La tribune de Libération sur l’ouverture d’une HSA à Marseille : https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/drogues-une-salle-de-consommation-a-moindre-risque-doit-ouvrir-a-marseille-20230608_D25DJ5IGNJF2PHVH2FJPDKNB3E/?fbclid=IwAR1PAFrDLqFakQ4tgYB03ppnwTt39Pmp0EZmkhMhIV0w-uhjblCiK50ZGDk

https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/21/marseille-tergiverser-sur-l-ouverture-d-une-halte-soins-addictions-c-est-accepter-toujours-plus-de-consommation-de-drogues-en-pleine-rue_6178640_3232.html?fbclid=IwAR1_gSHu4Uz6buK6-VmeaSCk73P5M8nCVivBP8Cr0-bS_5oyH1ynbSLr0p4

https://www.inserm.fr/wp-content/uploads/2021-05/inserm-rapportsalleconsomoindrerisque-mai2021.pdf?fbclid=IwAR3Vcgh9dHnQIuBqR1wK7KeqvcB9iMdAzw0SSgIpO5HgMg4Stg2oeyvgDh8

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