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Bouffée délirante et décompensation : quelles différences, quels symptômes et quelle prise en charge ?

Publié le 15 mars 2023 par Romain

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Cet article parle de : #sante-mentale

En fonction de l’environnement, du contexte, de la substance consommée, de la personne et de son vécu, une prise de produit peut avoir des effets indésirables, parfois impressionnants, et impacter plus ou moins durablement la santé mentale de l’usager ou de l’usagère. On fait parfois mention de « bouffée délirante » ou de « décompensation » pour évoquer ces phénomènes. Cependant, sait-on vraiment ce que ces termes recouvrent ? Faisons ici un petit point sur ces questions.

Pour commencer, une bouffée délirante, qu’est-ce que c’est ? La bouffée délirante ou BDA (bouffée délirante aigüe) se traduit par l’apparition soudaine d’un délire très riche et s’accompagne de changements rapides d’humeur. Cet état psychotique est reconnu uniquement en France et peut durer de quelques heures à quelques semaines. Alors, comment ça se manifeste ? Les délires peuvent revêtir plusieurs formes comme des hallucinations ou des voix intérieures. Les phases euphoriques puis dépressives se succèdent avec une modification de la qualité du sommeil. Tout le monde, sans trouble psychique particulier, peut développer un jour une bouffée délirante mais elle touche en général des personnes jeunes (18 à 30 ans).

Quelles en sont les causes ? La BDA peut :

  • Être déclenchée par certaines substances ;
  • Être un symptôme de la schizophrénie ;
  • Intervenir chez les personnes fragiles psychologiquement (contexte relationnel difficile, angoisses, anxiété, manque de sommeil, surmenage).

Ces crises peuvent se résorber lentement ou brutalement. Une fois passées, elles ne se renouvellent pas dans un tiers des cas. Elles évoluent rarement vers d’autres maladies psychiques mais ces épisodes peuvent devenir chroniques.

Quelle prise en charge peut être dès lors envisagée ?

Lors d’une BDA, vous pouvez :

  • Être hospitalisé(e) en urgence dans un service de psychiatrie pour connaître et traiter la cause des symptômes ;
  • Recevoir un traitement médical (neuroleptiques) pour calmer la crise
  • Consulter un spécialiste pour analyser les causes profondes du problème (psychothérapie).

La décompensation

Passons maintenant à ce qu’on appelle la décompensation. Ce phénomène correspond à une rupture brutale d’un organe, un organisme ou une structure psychique. La décompensation psychique, c’est lorsque l’équilibre psychologique d’un individu se rompt. On appelle cela un effondrement psychique. En psychiatrie, la décompensation est le déclenchement d’une pathologie psychotique (telle que la paranoïa ou la schizophrénie). La pathologie psychotique, caractérisée par la création d’un délire (construction d’une réalité subjective pour pallier la violence du réel), serait silencieuse jusqu’à la décompensation.

Alors, quelles en sont les causes ? La décompensation est induite par un excès de tension qui ne pourra pas être géré par les défenses habituelles de l’individu. Cet excès de tension est dû à un événement trop intense émotionnellement, qu’il soit positif ou négatif, par exemple :

  • Une crise interne ;
  • Un contexte dangereux (ex : une pandémie) ;
  • Une épreuve inattendue (ex : une remise de diplôme) ;
  • Une confrontation à la mort, réelle ou supposée (ex : un accident, un bad trip).

Quelles en sont les conséquences ? La décompensation psychique engendre une rupture brutale avec la réalité. Les symptômes physiques peuvent être : sudations, douleurs thoraciques, arythmie cardiaque. Les symptômes psychiques peuvent être : insomnies, addictions, anxiété, crises d’angoisse, BDA, phobies, TOC (troubles obsessionnels compulsifs), dépression.

Dès lors, quelle prise en charge peut être proposée ? Un accompagnement psychologique est essentiel en cas de décompensation psychique. Concernant la décompensation psychotique, elle doit être accompagnée d’un suivi psychiatrique pour d’éventuels traitements médicamenteux (anxiolytiques, antidépresseurs et antipsychotiques). Aussi, l’activité physique, la méditation, le travail sur soi, la réduction des risques liés aux consommations de substances, sont autant d’outils permettant de sortir de cet état. L’objectif est de retrouver progressivement cet équilibre et de réinvestir le quotidien de façon agréable.

Pour éviter les mauvaises expériences sous produits, qui peuvent être traumatisantes, n’oublie pas de soigner ton Drug, Set et Setting. C’est-à-dire être vigilant à la fois au produit que tu consommes (qu’est-ce que c’est ? En quelle quantité ? Quelle qualité ? C’est la première fois ? etc.), à ton environnement direct (avec qui ? dans quelles conditions ?) et à ton contexte du moment (émotionnel, physique, mental, etc.). 

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