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Chemsex et usage sexualisé des drogues : en quoi c’est différent ?

Publié le 2 septembre 2023 par Romain

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Cet article parle de : #cathinones #ghb-gbl #sante #chemsex #sante-sexuelle

Appréhender cet objet « chemsex », c’est compliqué ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il ne suffit pas de faire du sexe en prenant des drogues pour être catalogué « chemsexeur ». Explications :

Attention, il ne s’agit pas d’un procès d’intention ni de cases à cocher, mais prenons le temps de déconstruire (oups) quelques idées reçues sur un terme qu’on utilise beaucoup (trop) ces derniers temps sans trop savoir véritablement de quoi il en retourne. 

La « problématique » chemsex telle qu’elle se pose actuellement intègre trois composantes quasi indissociables : 

  • Le sexe, certes, c’est assez évident.
  • Les drogues, là aussi obvious.
  • L’intentionnalité, la quête de partenaires ou de produits sur les applis de rencontres communautaires.

C’est une conduite qui peut s’avérer addictive et qui regroupe la recherche de plaisirs immédiats (sexe, drogues) en passant par l’interface numérique (le smartphone : qui est conçue directement pour activer le système du circuit de récompense). Ce fameux système dont on vous a déjà parlé et qui joue un rôle prépondérant dans la mise en place des addictions (comme de par hasard !). Ça peut sembler surprenant comme ça, mais le chemsex est plus proche du mécanisme des addictions sans substances (comme le jeu, par exemple) où c’est le comportement qui est l’objet de l’addiction, pas forcément les produits ! 

Cette classification si limitée soit-elle est à mettre en relation avec l’usage sexualisé de drogues, pratiqué de manière occasionnelle (ou régulière) et maîtrisée, sans complications psychosociales associées. En gros, quand on parle de chemsex, c’est qu’on parle d’une expérience communautaire spécifique, associée à des problématiques d’addictions avec ET sans produits, qu’on ne retrouve pas dans l’usage sexualisé des drogues.

Bien sûr, il ne s’agit pas d’enfermer ces phénomènes dans des grilles de lecture binaires mais de dessiner une frontière pour réussir à différencier l’un de l’autre, parce que ces deux sujets ne s’accompagnent pas de la même manière. Parler de chemsex quand on n’est pas concerné•e, c’est affaiblir la parole des personnes véritablement concernées et donc contraindre l’accès aux soins.

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