KEPS - Suicide briser le tabou sauver des vies - Captivitas _ Laure Boulay
KEPS - Suicide briser le tabou sauver des vies - Captivitas _ Laure Boulay

Suicide : briser le tabou, sauver des vies

Publié le 10 septembre 2025 par Maxime

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Cet article parle de : #sante-mentale

Le suicide, on n’en parle pas assez… Pourtant, parler, repérer les signaux et savoir où trouver de l’aide peut vraiment sauver des vies. La Journée internationale de prévention du suicide (JIPS) et tout le mois de septembre Jaune invitent chacun·e à briser le tabou, à écouter et à agir.


Un sujet tabou qui coûte des vies

Le suicide, c’est un sacré sujet. Plutôt tabou. On évite d’en parler pour foutre une ambiance de merde ou on sait pas trop pourquoi. Et puis, comment trouver les bons mots ? N’empêche que le suicide c’est une cause de mortalité qu’on dit « évitable ». Évitable par prévention et traitement, un terme qui regroupe de nombreuses causes de mortalité (voir « Indicateurs de mortalité « prématurée » et « évitable », HSCP, pour la liste complète).

Le silence autour du suicide : un danger supplémentaire

Pour faire une prévention efficace, il est important de… parler. Les tabous ne font que rendre les choses plus dangereuses qu’elles ne le sont. Chez KEPS on est bien placés pour savoir que taire quelque chose ne la fait pas disparaître. Surtout si cela concerne des centaines de milliers de personnes chaque année en France. Les tabous renforcent la stigmatisation et, par un effet pervers, la mise en danger des personnes déjà concernées. Le silence, la solitude, la honte et la culpabilité peuvent entretenir, voire alimenter, des tourbillons d’angoisses qui ne sont jamais bonnes conseillères.

Suicide en France : chiffres clés 2023-2024

Une cause majeure de mortalité évitable

En France en 2023, « on compte environ 9 000 suicides par an pour environ 250 000 tentatives (TS) ». C’est la première cause de mortalité évitable chez les 25-34 ans et la deuxième chez les 18-25 ans. Ces chiffres sont alarmants.

Les jeunes particulièrement touchés par les idées suicidaires

« La situation des jeunes est particulièrement préoccupante :
+ 100% de pensées suicidaires chez les 18-24 ans,
+ 50% de tentatives de suicide,
Et une hausse inédite des hospitalisations pour gestes auto-infligés chez les adolescentes (Sources : SPF 2024, Drees 2024). » ARS PACA

Différences hommes/femmes face au suicide et aux tentatives

Le taux de mortalité par suicide est trois fois plus important chez les hommes, mais les femmes font plus de TS. La majorité de ces tentatives ont lieu avant 25 ans et c’est entre 15 et 19 ans que la proportion de suicidant·es est la plus importante (30,1% des femmes et 19,5% des hommes).

Ce sont les jeunes femmes de 15 à 19 qui ont le taux de tentatives de suicide le plus élevé, impossible pour les adolescent·es des années 2000 de ne pas penser à Diam’s ?

 

Changer le récit sur le suicide : le thème des campagnes internationales

De la culture du silence à la culture du soutien

Il est donc important de libérer la parole, d’éveiller les consciences (collectives et individuelles), de repérer les signaux d’alerte et de faire connaître les services qui peuvent aider. 

La Journée internationale de prévention du suicide (JIPS)

Chacune des journées de mobilisation internationale porte une thématique spécifique, celles de 2024 à 2026 ayant pour thème « Changing the Narrative on Suicide » (changer le récit sur le suicide) : « Changer le discours sur le suicide consiste à transformer notre perception de cette question complexe. Il s’agit de passer d’une culture du silence et de l’incompréhension à une culture d’ouverture, d’empathie et de soutien.
Changer le discours sur le suicide vise à inciter les individus, les communautés, les organisations et les gouvernements à engager des discussions ouvertes et honnêtes sur le suicide et les comportements suicidaires. »

La JIPS a aussi une thématique nationale. Cette année le message est limpide : « C’est le moment » ! 

« C’est le moment :

    • d’oser parler du suicide, sans tabou
    • de faire connaître le 3114
    • de partager un message de prévention
    • de se former pour mieux aider »
« C'est le moment ! JIPS 2025 »
« C’est le moment ! JIPS 2025 »

Septembre Jaune : un mois entier de mobilisation

Mais pour l’association Dites-je-suis-là, créée en 2020, une journée, ce n’est pas assez :

« Une journée ne suffit pas. Septembre Jaune est une initiative née de la volonté de combattre le suicide par l’information, la sensibilisation et le soutien pendant tout le mois de septembre. Nous croyons fermement que la prévention du suicide ne peut se limiter à une seule journée par an. Chaque jour est une opportunité de tendre la main, d’écouter et d’agir. »

Depuis 2024, c’est en effet tout le mois de septembre (jaune) qui est dédié à cette campagne de santé publique portée par des structures telles que le 3114 ou Dites-je-suis-là. À travers les réseaux sociaux ( #SeptembreJaune  #PréventionSuicide #JIPS2025 #CestLeMoment), et des événements à l’initiative des institutions locales (les Agences régionales de santé, ARS, Comités départementaux d’éducation pour la santé, CODES, etc.) sur le territoire. Le  dossier de presse présentant les enjeux de la campagne est une vraie source d’informations.

Reconnaître les signaux d’alerte et savoir comment agir

Les idées suicidaires peuvent être un symptôme de troubles de la santé mentale à traiter rapidement pour aller mieux mais elles peuvent aussi être une conséquence de la dégradation de la qualité de vie comme la perte de sommeil, de revenu ou de son toit.
Pour s’informer, le site de l’union de prévention nationale du suicide est une bonne piste.

Où trouver de l’aide face aux pensées suicidaires ?

Le 3114, numéro national gratuit et disponible 24/7

Si vous ressentez le besoin de parler, des dispositifs existent :
Le 3114, le numéro national de prévention du suicide, gratuit et confidentiel. Accessible 24h sur 24 et 7 jours sur 7 dans toute la France (18 centres d’appels sur le territoire et DOM-TOM).

SOS Amitié et autres lignes d’écoute anonymes

SOS amitié, une plateforme d’écoute anonyme, associative disponible tous les jours et à toute heure au prix d’un appel local au 09 72 39 40 50, mais aussi par tchat de 13h à 03h du matin.
La liste complète des lignes d’écoute est disponible dans l’article « Que faire et à qui s’adresser face à une crise suicidaire ? ». Attention : les IA conversationnelles ne remplacent pas les professionnel·les de santé mentale. Si vous préférez écrire plutôt que parler au téléphone, le service de tchat de SOS Amitié vous met en lien avec une vraie personne à l’autre bout de l’écran. 

On n’oublie pas : parler de suicide, ça peut sauver des vies. N’hésite pas à t’abonner aux comptes Instagram de Dites-je-suis-là et du 3114 si tu utilises ce réseau social.

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