Nouveau mois, nouvelle campagne ! Et février, c’est la Saint–Valentin ! On lève les tabous, on brave l’interdit, on parle cœur, on parle consos, on parle cul… Bref tu l’aura compris, février c’est sexualité ! Mais au fait, c’est quoi la sexualité ?
ÉDUCATION SEXUELLE, UNE URGENCE COLLECTIVE
Ah, les cours de SVT du collège… Tu sais, cette première approche tendant vers le cours d’éducation sexuelle. C’était le moment le plus gênant du cycle secondaire avec bien sûr les cours de natation. God géant posé sur la table et capote à la main, démonstration à l’appui, on nous expliquait comment ne pas attraper de sales maladies irréversibles et surtout, comble du déshonneur… comment ne pas tomber enceinte. Pas un mot sur les autres contraceptifs, la possible implication masculine dans le processus, les IVG, le plaisir, le désir, l’orientation sexuelle, l’identité de genre…
Entre rires graveleux et slut-shaming, ce cours s’illustrait comme la synthèse parfaite de la reproduction systémique qui se manifeste au sein des classes et des récréations. Et c’était terminé, parenthèse fermée, débrouillez–vous avec votre sexualité ou plutôt votre appareil reproductif. Ce qui en dit très long sur notre société et notre système éducatif.
CARENCES EN PROGRESSISME, COMMENT LES COMBLER ?
Tabou majeur de notre société, l’éducation sexuelle à l’école est insuffisante, pour ne pas dire inexistante. Et ce gigantesque déni a des conséquences dramatiques car naturellement, ce n’est pas parce qu’on refuse d’en parler que les adolescents ne vont pas tenter de trouver les réponses à leurs questions. Porte d’entrée facile : le recours massif à Internet. Et rapidement, on tombe sur de la pornographie, pas celle libre et éclairée, non, celle en ligne gratuitement. Pensée et imaginée par des siècles de patriarcat, gangrenée de vieux clichés hétérosexuels et baignant dans des conceptions erronées et souvent violentes des relations. Ajoutons à cela le fétichisme des minorités de genre, le racisme, la misogynie, la binarité, le tout baignant dans une sauce viol et nous avons les résultats de la conception de la sexualité par le modèle dominant avec incitation à le reproduire.
Alors devant ce constat glaçant, qu’est–ce qu’on attend pour s’y mettre ?
ON N’A PAS LES MÊMES COMBATS
L’égalité femmes – hommes, le harcèlement scolaire, la lutte contre les violences faites aux femmes…
Les « grandes causes du quinquennat », comme on les appelle, ne manquent pas, mais se retrouvent très vite reléguées au second plan une fois les postures électorales terminées. Ainsi, les chantiers sont évoqués, se lancent, mais n’aboutissent pas. C’est ainsi que la loi EVRAS a vu le jour en 2023 (mieux vaut tard que jamais, la Belgique l’a instaurée en 2012), un programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle allant de la maternelle à la terminale… Et c’est la levée immédiate de boucliers.
Malgré un très large consensus des enseignants, de très fortes pressions issues de l’extrême droite et des conservateurs éclatent. Parler sxualité et épanouissement à leurs bambins ? Marie, Jésus, Joseph, surtout pas. Mais que les sombres héritiers de la Manif Pour Tous, renommée depuis « syndicat de la famille » (entendons–nous bien, de la famille blanche, hétérosexuelle et réactionnaire) ne s’inquiètent pas trop : les gouvernements successifs adorent le statu quo et la stagnation organisée.
Car bien que de nouveaux programmes éducatifs émergent, leur application est limitée par l’absence de formation des enseignants et le manque criant de moyens. Entre flemme politique et résistance morale, la France ne cesse de redoubler.
DE LA NÉCESSITÉ DE ROMPRE AVEC UNE SEXUALITÉ DOMINANTE
Cette récalcitrance à parler cul nous confère à n’avoir que le prisme de la reproduction. Terreau rêvé pour être totalement déconnecté du consentement et de la réalité, il favorise cruellement les violences systémiques. D’où cette campagne plus que nécessaire, il est temps d’intégrer la diversité, en route pour la révolution cul-turelle !
Alors, comment construire des relations saines, respectueuses et consenties ? Quid des menstruations, véritable sujet si ce n’est torture, passées sous silence ? De la déconstruction des normes liées au genre et à l’identité ? Des consos, du chemsex, on s’y penche ? Et si on n’a tout simplement pas envie d’avoir de vie sexuelle ? Durant ce mois dédié à la sexualité au sens holistique du terme, on va envoyer la sauce et guess what ? C’est VITAL !
Et pour ce faire, on a très envie de dialoguer avec notre communauté, car partager, s’informer, échanger, c’est s’éduquer.
Et éduquer, c’est prévenir, et pallier au manque destructeur des institutions.
Lance-toi, pop dans nos DM pour nous dire les thématiques qui te semblent importantes, à questionner dans nos Twitch, ou à commenter.
Et comme on est shadowban, à nous partager pour qu’un plus grand nombre puisse participer !
Car après tout, la sexualité libre, éclairée et consentie, c’est un droit, et ça peut même être le feu !
