C’est l’histoire d’un blackout mémorable, et de l’étrange impression que le hasard n’a ici aucune responsabilité. Aujourd’hui, X nous raconte comment 3 heures ont disparu de sa mémoire et comment elle a plus ou moins remonté le fil des évènements.
La semaine dernière je suis allé au resto avec un couple de potes. On boit une bouteille de vin, autant te dire que pour moi c’est rien. C’était un resto géorgien, après le repas ils nous invitent à rester à l’intérieur et je me souviens qu’on a commencé à boire des shots. Pas 800 000 non plus hein. Une bouteille à trois et quelques shots pour moi c’est rien. Mais bref et là je me réveille chez moi. Mon premier réflexe c’est de regarder par la fenêtre s’il y a mon scooter. Et là y’a pas mon scooter, je me dis « mais qu’est-ce qui s’est passé je me rappelle de rien ».
Heureusement, comme c’est un scooter moderne je peux le géolocaliser. Et je vois qu’il est garé pas très loin du restaurant mais pas là où je m’étais garé. Donc je vais voir, on est en plein JO c’est le bordel partout à Paris. Je précise que dans mon sac j’ai toutes mes affaires. Toutes, je n’ai même pas perdu un rouge à lèvres. J’ai toutes mes affaires, mes cartes, mon porte-clés, mais je remarque quand même que mes cartes ont bougé de place. Donc j’arrive au scooter, c’est vraiment Sherlock Holmes cette histoire. J’arrive au scooter j’ouvre le topcase : pas de casque. Y’a toutes mes affaires mais pas le casque. Je regarde dans mon téléphone si j’ai commandé un Uber. Oui, j’ai commandé un Uber à 5h20 du matin.
J’appelle ma copine qui me dit qu’elle non plus ne se souvient pas de la soirée mais son mec oui par contre. Elle non. Je me dis que c’est quand même bizarre que comme par hasard les deux filles se rappellent pas.
Le lendemain je me réveille et je me dis « attends, regarde quand même à quoi correspond l’adresse du Uber ». Je regarde Google et l’adresse correspond à l’hôpital. Je me dis « non quand même je me rappellerais si j’étais allée à l’hôpital ». Je rappelle ma copine et elle me dit qu’on est parties du restaurant vers 2h du matin. Donc en gros y a un trou de 3 heures…
Je vais à l’hôpital pour voir. J’arrive à l’accueil de l’hôpital, là la dame me dit « attendez deux minutes je termine quelque chose » et là mon regard se pose derrière elle et qu’est-ce que je vois ? Mon casque. Je fais « ok bah ça répond à ma question ». Du coup je récupère mon casque avec mon nom et ma date de naissance mal écrits sur l’étiquette. Y a aussi noté mon heure d’entrée : 2h22 et j’ai été emmenée par les pompiers. Mais elle me dit qu’il y a un bug informatique et que c’est impossible d’accéder à votre dossier…
Là je me dis : heureusement je ne me suis pas faite violée ! Les heures où j’étais en black–out j’étais à l’hôpital et du coup ce qui s’est passé c’est que j’ai du tomber en scooter puisque j’avais mon casque. Mais pour me rappeler de rien… ni de la chute ni des pompiers ni de l’hôpital… J’ai dû tomber à deux à l‘heure limite à l’arrêt car le scooter était nickel. J’avais quand même quelques bleus. Mais par contre le scoot était pas garé en direction de chez moi.
J’ai une pote qui travaillait dans cet hôpital et qui a réussi à trouver quelqu’un qui m’a vu arriver et il m’ont juste mis sous électrocardiogramme et surveillance sans faire de prise de sang. C’est dommage car on aurait vu si j’avais autre chose que de l’alcool dans le sang.
Les témoignages publiés sur KEPS et ses différents réseaux sociaux sont issus de notre communauté.
Ils peuvent nous êtres envoyé par email, en messagerie privée, ou raconté de vive voix (et enregistrés puis retranscrit) ils sont le récit d’une expérience toujours subjective.
Il convient de les prendre tels qu’ils sont : un morceau de la réalité d’une personne.
La plus grande bienveillance est de mise et les propos tenus ici ne reflètent pas une position de Kepsmag ou de l’association Bus 31/32.
