Femme injection endométriose solarisé
Photo Eziutka pour Istock

Témoignage | Les injections m’ont permis de stabiliser puis diminuer mon endométriose

Publié le 5 mars 2025 par Meureh

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Cet article parle de : #temoignage

Cette semaine, du 3 au 9 mars, c’est la 21e semaine de prévention et d’information sur l’endométriose. À KEPS, on a choisi de donner la parole à une personne qui a vécu et vit toujours l’errance médicale autour de sa maladie, et qui a trouvé dans l’autosupport et les échanges de pratiques communautaires un peu de soulagement, et aussi beaucoup de care.

« Les injections m’ont permis de stabiliser puis diminuer mon endométriose »

Dans ma famille, on ne dépasse pas les 60 ans – donc pas de retraite, que ce soit à 62, 64 ou 67 –, on meurt toustes de cancers avant : estomac, œsophage, colon, et surtout seins et ovaires.
Évidemment, plusieurs facteurs expliquent ces taux de mortalité. Je descends de pauvres et d’immigrés, pas les bien logés et pas les bien soignés. Les « sans-dents », comme disait un cher Président de « gauche » à l’époque.
Et se transmet aussi un autre truc : l’endométriose. Pourtant, on en a fait des gosses, assez pour repeupler les pays qu’on a quittés et la France qu’on a rejointe.

Poils à 7 ans, poitrine à 8, règles à 9 !
Je n’ai pas échappé aux gênes ni au diag : poils à 7 ans, poitrine à 8, règles à 9 ! Et l’endométriose qui va avec, bien positionnée sur la vessie et l’ovaire gauche.
Après des années d’errance médicale, de pilules qui coupent les règles (parfois) et qui les rendent marron (souvent) et qui sont prescrites surtout parce qu’il ne faudrait pas tomber en cloque lors de relations évidemment hétérosexuelles dans la tête du corps médical !
Il y a quelques années, grâce à un groupe d’amix – et à mon meilleur ami qui prenait de la testostérone pour transitionner –, on a commencé les recherches sur les liens entre testostérone et réduction de l’endométriose. Et on s’est dit qu’on allait même carrément tester nos découvertes et nos propres protocoles : à raison de 0,25 ml par mois, et en tenant un carnet, j’ai noté les évolutions de la douleur, de la dép, des SPM, du désir (et le grossissement de mon clito <3).

Je dois préciser ici que j’ai toujours été poilue, velue même, qu’on m’a appelée la guenon dès mon plus jeune âge, que j’ai toujours eu des rouflaquettes à en faire pâlir d’envie Elvis Presley, et que donc, j’ai intégré le complexe (et la chasse) des poils très tôt. Rasoir, épilateur électrique, cire chaude, cire froide, fil, sucre, lumière pulsée, laser, poils incarnés, furoncles, plaies, infections, j’ai tout fait !
Je précise également que j’ai toujours été dotée d’un taux de testostérone « élevé » pour une « fille », ce qui m’a valu d’être plutôt bonne en sport – ceux de contacts, pas de vitesse – et d’avoir entre les cuisses un sacré beau dickclit, expressif, sensible et fier.

Les règles ont toujours été un cauchemar
Je reprends, et vous l’aurez compris, les règles, et leur arrivée, ont toujours été un cauchemar pour moi, de douleurs psychiques et physiques. Avec les injections de T en micro dose, j’ai petit à petit retrouvé un confort, du désir, des règles beaucoup moins douloureuses et abondantes.
C’était aussi un rituel de soin, de soin dans l’Amour, un soin communautaire. On se retrouvait tous les mois, mois et demi, on discutait puis on passait à la piqûre, chacun.e notre tour. Mon meilleur ami, qui est plus en réalité mon frère, me massait toujours la fesse avant, en changeant chaque fois de côté (il se rappelait parfaitement le dernier côté piqué), puis m’injectait la dose avec une très grande délicatesse, je sentais le produit picoter et puis j’avais le droit à un deuxième massage, et enfin, à l’application d’un pansement, dont le marketing était clairement adressé aux enfants.

Les injections m’ont permis de stabiliser puis diminuer mon endométriose, même après les avoir arrêtées. Était commercialisée, dans les années 50, aux États-Unis d’Amérique, une pilule contenant de la testostérone qui était destinée aux personnes réglées pour lutter contre les SPM, la dépression et la douleur. Elle a été retirée du marché, entre le Capital et le Patriarcat, c’est apparemment Papa qui a encore le dernier mot !

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