C’est une sacrée avancée dans la lutte contre le VIH, la fameuse PrEP ! Mais qu’est-ce que c’est ? C’est un traitement préventif : en prenant régulièrement un médicament antirétroviral, les personnes exposées au VIH réduisent considérablement le risque d’infection. Creusons un peu ici.
La PrEP est un dispositif de prévention du VIH. C’est l’acronyme de l’anglais « pre-exposure prophylaxis », prophylaxie pré-exposition dans la langue d’Ève Angeli. Prophylaxie = éviter une infection, pré = avant, exposition = contact avec le VIH. La PrEP s’adresse aux personnes séronégatives de plus de 18 ans qui sont régulièrement exposées à des risques de contamination au VIH, le virus responsable du sida.
Cela consiste à la prise d’un médicament qui empêche le virus VIH de se développer et de se fixer dès son entrée dans le corps. Ce qui l’empêche de survivre et permet à la personne de rester séronégative. La PrEP est 100% gratuite, la première prescription et le suivi peuvent être faits en CeGIDD ou chez son médecin généraliste. Ce principe de prévention médicamenteuse n’est pas spécifique au VIH : certains médicaments permettent d’éviter d’attraper le paludisme en voyage, d’autres réduisent le risque de maladies cardiovasculaires.
Pour le moment, un seul médicament est autorisé en France pour la PrEP. Initialement commercialisé sous le nom Truvada®, c’est un comprimé qui associe deux antirétroviraux contre le VIH : l’emtricitabine et le ténofovir disoproxil, à l’origine utilisés en association avec d’autres antirétroviraux pour le traitement des adultes infectés par le VIH. Il est désormais délivré en versions génériques, produites par différents laboratoires et de nouvelles molécules et de nouveaux modes d’administration sont à l’essai (injection intramusculaire, implant sous-cutané).
Deux schémas de prise
Il existe deux schémas de prise. Le premier est la prise de la PrEP en continu : il s’agit de prendre un comprimé tous les jours à la même heure pendant une certaine période. Le deuxième est la prise de la PrEP à la demande : il s’agit de prendre deux comprimés minimum 2 heures et maximum 24 heures avant le rapport sexuel et puis de reprendre un comprimé le lendemain à la même heure et un deuxième 24 heures après.
Un suivi médical tous les trois mois est obligatoire pour vérifier :
- qu’il n’y a pas de contamination au VIH ;
- la présence d’IST pour les traiter ;
- le fonctionnement des reins (il peut y avoir des intolérances) ;
- que l’utilisateur·trice n’a pas de question et respecte bien les schémas de prise des comprimés.
Plusieurs recherches ont prouvé l’efficacité de la PrEP et elle a contribué à la baisse inédite des contaminations dans plusieurs régions du monde où elle a été déployée (Canada, États-Unis et Europe, essentiellement). Sur la base des bons résultats de ces recherches, la PrEP est désormais recommandée par de nombreuses instances nationales et internationales : Organisation mondiale de la santé (OMS), European AIDS Clinical Society (EACS), Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS), groupe d’experts-es français contre le VIH, Haute autorité de santé (HAS), etc.