Descente
Synonymes : Redescente
Définition
« Tout ce qui monte doit redescendre ». Et si ce n’est pas le savant Archimède qui a dit cette phrase, on peut sans mal l’attribuer à toute personne ayant déjà fait usage de produits psychotropes (de l’alcool jusqu’aux opiacés). Après tout, on dit bien « se percher » pour parler de défonce. En anglais, on dit aussi être « high ». Pas de hasard donc, ni de surprise, quand la redescente pointe le bout de son nez.
Tu surfais sur l’arc-en-ciel de bonheur de l’état de conscience modifié ce week-end, et alors que le lundi est plutôt bien passé, aujourd’hui tu douilles un max. T’es pas un cas isolé, de nombreuses personnes le disent, l’épisode le plus dur à passer intervient quelques jours après la prise, mais pas forcément tout de suite après.
La descente (ou redescente), c’est l’état dans lequel ton corps est plongé après la prise de drogues. Toutes ne se valent pas, certaines descentes sont bien plus raides que d’autres en fonction des produits, des dosages et des mélanges (et ton brevet de ski ne te servira à rien sur cette piste-là). Certaines descentes ont leur petit nom bien à elles, inscrites dans notre patrimoine culturel (on pense à la gueule de bois pour l’alcool, par exemple). Ton expérience aura peu d’incidence sur ta descente : à part peut-être de savoir que c’est un état passager où il convient de s’économiser et de s’aérer.
Les effets des produits sur ton corps
Alors, faisons un tour des effets des produits sur ton corps :
- Beaucoup coupent la faim, tu vas donc manquer d’énergie.
- Beaucoup masquent les effets de l’alcool, tu vas donc beaucoup boire, ton foie et tes reins ne te remercient pas, ton petit bidou non plus.
- Si tu fumes, tu vas compulser et avoir une gorge toute irritée, une vieille voix d’outre-tombe.
- Tous induisent une déshydratation plus ou moins marquée, tes muqueuses vont s’assécher, tu vas avoir la pâteuse, mal au crâne, et au ventre.
- Ton rythme cardiaque va être modifié, tu vas dépenser plus d’énergie et ressentir une fatigue certaine après-coup.
- Les molécules vont foutre le bordel dans tes stocks de sérotonine, d’endorphine et d’autres neurotransmetteurs, tu vas être à plat, à cran, sans joie, sans envie.
- Laissant ton cerveau retourné, tu vas avoir du mal à être au mieux de tes capacités cérébrales, être ralenti, voir le verre à moitié vide, t’énerver facilement et lâcher des trucs qui semblent insurmontables (alors que non).
La fatigue risque de te mettre les nerfs à vif, entre envie de crever au fond de ton lit et de buter les gens qui te parlent plus de trois minutes, tu vas devoir faire l’équilibriste. En plus de ça, si tu as prodé en contexte festif, tu as sûrement dansé de ouf, brûlant un max de calories, et puisant dans tes réserves (ben ouais, car tu avais pas vraiment faim du coup), peu bu (car l’accès à l’eau est pas la priorité des orga) et écouté du son bien trop fort sans endroit où te poser au calme (alors t’as les oreilles qui sifflent).
Bref, un sacré programme, qui t’a sûrement dissocié du bisounours que tu pouvais être samedi soir. Et si ça se trouve, t’es tenté de consommer pour pallier ces effets plutôt négatifs (en tout cas non désirés), ça pourrait marcher mais c’est une mauvaise idée car ça ne ferait que repousser le moment fatidique où la descente va te rouler dessus et augmenter sa force. Anticiper ses descentes permet de gérer ses consos et d’éviter de céder à la polyconsommation hasardeuse. Penses-y avant de devoir l’affronter… et prends soin de toi (et de tes potes) (et même des inconnus) !