IVG
Synonymes : Avortement
Définition
L’IVG, ou interruption volontaire de grossesse, est un droit en France depuis 1975. Pourtant, cet acte médical reste encore aujourd’hui sujet à des débats politiques et sociaux. Comment se déroule une IVG en France ? Quels sont les conditions et les délais légaux pour y avoir recours ? Quels sont les enjeux et les perspectives pour l’accès à ce droit fondamental ?
L’interruption d’une grossesse peut être naturelle ou provoquée. Elle peut être motivée par des raisons médicales quand la grossesse s’avère dangereuse pour la santé du/de la porteur•euse ou parce que le fœtus ou l’embryon est atteint de malformations ou d’une maladie grave et incurable au moment de l’examen prénatal. On parlera alors d’Interruption thérapeutique de grossesse (ITG) ou encore d’Interruption médicale de grossesse (IMG). Mais l’interruption de la grossesse peut être aussi volontaire, motivée par le choix de la personne qui porte le fœtus.
Instaurée par la loi Veil en 1975 en France, l’interruption volontaire de grossesse désigne un avortement déclenché pour des raisons non médicales, à la suite d’une décision personnelle ou familiale. La loi française encadre l’IVG quand un embryon non désiré a décidé de taper l’incruste dans le système reproducteur de madame, ou de monsieur. Car oui, les hommes trans ont aussi des organes reproducteurs fonctionnels.
Cet acte médical et fondamental fait l’objet d’une législation spécifique. Il existe deux façons de pratiquer une IVG. Premièrement par voie médicamenteuse, consistant à ingérer deux produits. Le premier ayant une action antiprogestative, c’est-à-dire qui a pour effet d’interrompre la grossesse. Suivi du second, qui augmente les contractions et permet l’évacuation de l’œuf. La deuxième manière se déroule par voie chirurgicale. Sous anesthésie locale ou générale, le•la gynécologue procède à l’aspiration de l’embryon, ou bien au curetage de l’endomètre (qui consiste à l’aide d’une curette à gratter les tissus biologiques pour le décoller, mais cette technique tend à être remplacée).
Pratiqué partout, depuis toujours
Lorsque l’intervention est pratiquée en dehors des conditions fixées par la loi, on parle d’avortement clandestin. Quelques chiffres : dans le monde, 225 millions de personnes en capacité de procréer sont dépourvues d’accès à la contraception (pilules, préservatifs, etc.), 300 000 d’entre ell•eux meurent de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. Une personne meurt toutes les 9 minutes d’un avortement clandestin(1). Quelle que soit la législation, l’avortement est pratiqué partout, depuis toujours. Donner accès à l’IVG et apporter des informations claires et objectives est donc essentiel pour réduire les risques sur la santé des personnes qui la pratique.
Un avortement, tout comme une grossesse, peut s’avérer très invasif et traumatisant pour le corps et l’esprit. C’est pour ça qu’il est indigne de parler d’avortement de « confort », comme le disent les activistes anti-IVG. En France, l’IVG est prise en charge à 100% par la Sécurité sociale. Une proposition de loi a été adoptée le 3 mars 2022 visant à allonger de 12 à 14 semaines de grossesse le délai légal pour recourir à l’avortement, soit 16 semaines d’aménorrhée (c’est le moment où s’arrête l’écoulement des règles), et à élargir les compétences des sage-femmes et maïeuticiens en leur permettant de réaliser des IVG par voie chirurgicale jusqu’à la 10e semaine de grossesse. Jusqu’à présent, iels ne pouvaient réaliser que des IVG médicamenteuses.
Des questions ? Des doutes ? Une ligne gratuite d’écoute et de renseignement est mise en place gratuitement, c’est info IVG au numéro vert 0800 08 11 11 et sur ivg.gouv.fr
(1) Ces chiffres datent de 2018 et viennent de Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial.