Route of Administration (ROA)

Le ROA, c’est une mention qu’on retrouve fréquemment sur l’Internet des usagers de drogues. C’est (encore) un anglicisme qui signifie « Route of Administration » et qui peut aisément se traduire en français par « mode d’administration » ou encore « voie d’administration ».

C’est une formule dédiée aux produits pharmaceutiques légaux ou illégaux. Cela désigne les différentes manières d’assimiler un ou plusieurs composés chimiques. L’enjeu étant de faire passer une molécule de l’extérieur du corps au système sanguin via (souvent) une muqueuse. Les ROA ont à voir avec la biodisponibilité et les principes de pharmacocinétique et pharmacodynamique et l’usage que l’on veut faire des molécules en question.

On distingue deux modes d’administration. Le premier est le mode immédiat, qui désigne le mode qui permet 100% de biodisponibilité (l’intraveineuse). Le second est le mode médian, qui désigne toutes les autres voies d’administration telles que :

• La voie cutanéo-muqueuse.

C’est-à-dire que le produit est absorbé par la peau (patch, crèmes, pommades, onguent, etc.), les muqueuses (spray nasal, gouttes pour les yeux, collyres, ovule, pastilles, aérosol) ou les membranes (instillation dans la vessie).

• La voie entérale. 

C’est-à-dire que c’est le tube digestif qui va absorber les principes actifs, mais que le produit entre par voie naturelle. La voie haute qui passe par la bouche avec par exemple les solutions buvables (telles que les sirops, les suspensions buvables) ou des préparations à avaler (comprimés, gélules, granulés, dragées, etc.). Ou encore, la voie « basse » qui entre par le trou du caca (suppositoire, plug).

• La voie parentérale. 

Qui désigne les modes d’introduction du produit via l’effraction du tissu biologique, en gros il s’agit des multiples formes d’injection (intramusculaire, intraveineuse, péridurale, etc.).

Concernant les drogues, les ROA les plus fréquents sont l’ingestion, le sniff, l’inhalation, l’injection et le plug. Et toutes ces voies d’administration vont influer sur les effets des drogues consommées car la biodisponibilité change d’une méthode à l’autre. Et avec elles, des risques différents de surdoses. Attention, aucun ROA ne permet d’éviter les surdoses.

Prenons la MDMA par exemple : les galéniques (les formes) les plus connues sont le comprimé (le fameux taz) et la poudre. On lui connaît deux façons populaires de le consommer : 

• avaler (le taz ou le parachute) : l’ingestion, donc, où le produit va traverser les muqueuses du système digestif. Il met entre 30 et 90 minutes à « monter » pour des effets intenses et plutôt longs.
• en sniff (on écrase alors le comprimé) on a alors un effet bien plus rapide, mais moins intense et moins long.

Pas de vérité absolue mais le rappel de la nécessité de s’informer correctement avant de consommer des produits (qu’ils soient légaux – les médicaments – ou illégaux – avec les risques judiciaires associés).