Sevrage
Définition
Le sevrage peut se référer à toute sorte de privation, on parlera ici de l’arrêt de la consommation d’une substance (ou plusieurs).
Avant le sevrage, une personne développe d’abord une addiction. Du coup, pour comprendre le concept de sevrage, il faut comprendre celui de la dépendance. En gros, quand on parle de sevrage, on parle en fait de ses effets, c’est-à-dire des symptômes qui surviennent lors de l’arrêt progressif ou brutal d’une consommation de substances (par exemple l’alcool, certains médicaments ou drogues). Entre les prises, il se produit un ensemble de symptômes traduisant un état de manque, appelé « syndrome de sevrage ».
L’intensité du syndrome de sevrage est généralement liée à la durée et au degré de la dépendance. Plus l’arrêt est franc, plus les symptômes de sevrage sont fréquents et importants. Une personne peut décider de s’engager seule dans cet arrêt, mais se faire accompagner par des professionnels peut constituer une aide précieuse.
Quand l’usager•e décide d’être accompagné•e, plusieurs choix sont possibles :
- La « cure » (sevrage résidentiel) : c’est un séjour de durée variable (d’une semaine à trois mois environ) dans un hôpital ou dans un centre de soins spécialisé où l’usager•e bénéficiera de soins et de consultations quotidiennes.
- Le sevrage ambulatoire : ce sont des consultations médicales rapprochées, mais pas quotidiennes. Le patient prend un traitement et réside dans son environnement habituel, où il peut il y avoir des visites à domicile (d’infirmier•es par exemple).
- L’hospitalisation de jour : certains hôpitaux proposent une solution intermédiaire. La personne conserve son environnement habituel, mais se rend quotidiennement à l’hôpital pour les soins et l’accompagnement.
Dans tous les cas, un arrêt de travail est généralement nécessaire. Le choix de l’une ou l’autre de ces possibilités se fait en concertation entre les professionnels et la personne. Plusieurs facteurs seront pris en considération, comme l’intensité et l’ancienneté de la consommation, la vulnérabilité physique et psychologique de l’usager•e, l’environnement dans lequel il•elle évolue. Quelle que soit la modalité choisie, l’adhésion de la personne concernée est une condition essentielle de la réussite.
Les rechutes font partie du processus
Quel que soit le produit, l’arrêt de la consommation est généralement accompagné d’une forte anxiété. Pour limiter ces angoisses, des médicaments de la classe des benzodiazépines sont souvent prescrits. D’autres médicaments sont choisis en fonction des signes du manque et varient selon les produits mais également le ressenti de la personne. Dans tous les cas, c’est un accompagnement individualisé et global (médico-psycho-social) qui est le plus à même d’apporter un « mieux-être » aux personnes en difficultés.
Il est important de comprendre qu’un sevrage est très souvent (pour ne pas dire toujours) accompagné de rechutes. C’est normal, ça fait partie du processus, mais la reprise des consommations peut être très décourageante. La personne est alors envahie par la déception, la honte, la culpabilité et ressent le découragement ou la déception de ses proches. Ce sentiment d’échec risque de provoquer un repli sur soi, sans oser demander de l’aide.
Enfin, il faut savoir aussi que le sevrage n’est pas toujours la solution la plus appropriée. La première des choses à faire quand on rencontre des difficultés avec ses consommations (et qu’elles prennent trop de place dans nos vies), c’est d’essayer de reprendre le contrôle sur celles-ci. Ne pas se laisser définir par sa dépendance et accepter de vivre avec, avant de s’en séparer si on en ressent le besoin.