Slam

Définition

L’injection en contexte sexuel. Qu’est-ce que le slam ? Quand on parle de chemsex, c’est un terme qui revient souvent. Comment ce terme est-il apparu ? Parler d’injection sans la nommer, quelques approfondissements semblent nécessaires.

Le slam, c’est la consommation de produits psychostimulants, principalement des cathinones, en intraveineuse et en contexte sexuel. Cette pratique se retrouve surtout chez les hommes faisant du sexe avec les hommes (HSH).

Le slam est apparu il y a une quinzaine d’années, aux États-Unis, puis dans les pays anglo-saxons et en Europe. D’abord confidentielle, cette pratique est devenue progressivement plus fréquente et s’accompagne de conséquences aujourd’hui visibles pour certains usagers. Un des aspects marquants que rapportent les personnes, c’est l’association de l’activité sexuelle avec des problématiques addictives plurielles (produit, pratiques d’injection, images et applications sur Internet).

Au départ, les premiers slameurs étaient des hommes entre 30 et 60 ans, d’un bon niveau socio-économique, insérés socialement et pas forcément usagers de drogues, ou de façon très occasionnelle, et séropositifs pour la plupart. Or, désormais, les usagers peuvent être plus jeunes, dans des situations sociales plus précaires, et séronégatifs.

L’initiation au slam se fait par les partenaires lors de parties sexuelles. La pratique d’injection, souvent rejetée au début, finit par être banalisée et déstigmatisée dans certains cercles. Les nouveaux arrivants sont rassurés par le fait de rencontrer des personnes bien insérées, de tout âge, et qui semblent par ailleurs conserver une vie sociale et professionnelle satisfaisante.

La recherche de bien-être, de nouvelles sensations

La recherche de bien-être, de nouvelles sensations, du plaisir sexuel, où règnent désinhibition, performance, endurance, excitation psychomotrice, est le plus souvent mise en avant pour la prise de produits. Finalement, la jouissance se fait plus forte, sexuelle mais aussi mentale, plus longue et sans entrave.

La sociabilité des groupes est également souvent mise en avant : on ne vient pas juste pour faire du sexe, on vient rencontrer des gens. Les produits aident à la désinhibition pas seulement sexuelle. On peut parler et échanger plus facilement que dans d’autres contextes. Le sexe ici devient prétexte à l’usage de produits mais aussi à la rencontre humaine et amicale. L’envie d’être accepté dans un groupe ou dans la communauté laisse imaginer à certains qu’il « faut » slamer, notamment lorsqu’ils sont isolés ou lorsqu’ils débutent leur vie sexuelle ou sont isolés socialement.

Comme dans tout milieu, Internet devient une vraie plateforme de rencontres et permet de contacter rapidement et facilement des centaines de personnes. On peut trier par des critères comme l’âge, chemsex ou pas, type de pratiques, statut sérologique… Les rencontres spontanées, où les ressentis, les affects, le temps et la tendresse étaient importants, se font plus rares. En quelques clics, le choix est fait.

D’après la publication « Slam, chemsex et addiction sexuelle », de Muriel Grégoire, dans la revue Psychotropes 2016/3-4 (Vol. 22)