Snus
Définition
Le terme « snus » est aujourd’hui en France un fourre-tout dans lequel on met le tabac à chiquer ainsi que des sachets de nicotine (aromatisés ou non) à glisser sous la lèvre, permettant une diffusion de la nicotine par contact à travers la muqueuse buccale. IL NE FAUT JAMAIS LES AVALER.
À la base, Snus est un mot suédois qui désigne une préparation poudreuse et humide à base de feuilles de tabac aromatisées qu’on place sous la gencive. Aujourd’hui, on trouve du snus déjà préparé en petits sachets avec des dosages variés. Autorisé seulement en Suède (qui a conditionné son entrée dans l’UE sur ce point précis), ce type de produit a connu un essor grandissant dans les années 2004–2005, au moment où le gouvernement imposait une réglementation stricte sur la consommation de cigarettes dans l’espace public. C’est d’ailleurs une explication sur le taux ridiculement bas (5% de la population) de fumeurs quotidiens dans ce pays.
Cependant, le tabac à chiquer ne date pas d’hier ! Avant la « découverte » de Christophe Colomb, les peuples autochtones des Amériques consommaient déjà du tabac de différentes manières. Fumé, bien sûr. Mais également « prisé », c’est-à-dire réduit en une fine poudre et sniffé ; et enfin, « chiqué » : mâché.
En Suède, les premières occurrences de snus dans les archives datent du XVIIe siècle. Son usage a diminué avec l’arrivée des cigarettes après la Seconde Guerre mondiale. Lorsque les dangers du tabagisme ont commencé à faire du bruit, le peuple s’est (re)tourné vers le tabac à chiquer pour éviter les dangers liés à la combustion.
Plus récemment, sûrement soucieux de s’éloigner de l’image néfaste véhiculée par le tabac, les fabricants de snus se sont mis à produire des versions sans tabac, garnis de poudre blanche aromatisée contenant de la nicotine pure à différents dosages.
Les effets sont les mêmes que ceux de la nicotine, la molécule stimulante responsable de l’addiction à la cigarette. Sauf que, puisqu’elle n’est pas chauffée, elle est plus concentrée et profite d’une meilleure biodisponibilité via la muqueuse buccale (encore plus lorsque l’exposition se fait plus longue). L’exposition à la nicotine est donc accrue et les effets peuvent se faire sentir plus intensément lors des premières prises (puis vient l’accoutumance…). Ainsi, il est possible de ressentir les désagréments relatifs à une surdose de nicotine : bouche sèche, nausée, vertiges, vomissement, tremblements, sueurs froides, faiblesse générale.
Si le snus évite les écueils habituels du tabac fumé (cancer du poumon et bronchopneumopathie chronique obstructive en tête), sa composition contient des substances qui aggravent l’hypertension artérielle et l’insuffisance cardiaque. Un lien est également avéré avec les cancers de la bouche et de l’œsophage, ainsi que des suspicions concernant le cancer du pancréas. On note également une hausse de lésions buccales précancéreuses et une hausse des risques de déclencher un diabète de type 2. Mais surtout, le snus, quel qu’il soit, provoque une accoutumance et une addiction rapide à la nicotine.
Mais de notre côté de l’Europe, où la chique est loin d’être une particularité culturelle, on craint surtout que cela serve de produit d’appel destiné à rendre accroc à la nicotine une jeune génération plutôt réticente à se mettre la clope au bec. Au même titre que les puffs, d’ailleurs. Bien sûr, celle-ci peut éventuellement servir de moyen de substitution pour les personnes désireuses de s’affranchir de la cigarette.
https://www.lesechos.fr/2017/06/pourquoi-la-suede-ne-compte-que-5-de-fumeurs-quotidiens-173608
https://www.youtube.com/watch?v=sbXixC8464M
https://www.lesechos.fr/2017/05/les-plus-pauvres-sont-les-plus-dependants-au-tabac-155374
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sachets_de_nicotine
https://fr.wikipedia.org/wiki/Snus
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tabac_%C3%A0_priser