Syndrome sérotoninergique

Définition

Pour les stimulants qui bloquent la recapture de la sérotonine (comme la MDMA par exemple), une surdose peut entraîner un syndrome sérotoninergique. Qu’est-ce que c’est ? C’est une surdose de sérotonine dans le cerveau, qui peut survenir quand on mélange les produits qui libèrent de la sérotonine et empêchent qu’elle soit « recapturée ».

Les neurones à sérotonine font partie du système cérébral chargé de réguler l’humeur, l’appétit et le sommeil, entre autres. Sans rentrer dans les détails, la MD procure ses effets en impactant directement ce réseau de neurones.

Alors, qu’est-ce que le syndrome sérotoninergique ? C’est une surdose de sérotonine dans le cerveau, qui peut survenir quand on mélange la MDMA avec certains produits sérotoninergiques. Les symptômes sont fièvre, tremblements, anxiété, confusion. C’est très toxique pour le corps, et dans le pire des cas, on peut en mourir. Évitez au maximum de faire ce genre de mélange, mais si vous les faites quand même, réduisez les doses, et ayez au moins quelqu’un de fiable pour vous surveiller, voire appeler les secours si besoin.

Quels sont donc les mélanges auxquels être vigilant si on veut éviter la surdose de sérotonine ?

Tout d’abord, il y a des médicaments avec lesquels il faut s’abstenir de toute consommation de MDMA. Par exemple, le ritonavir empêche la MDMA de s’éliminer et peut causer de graves surdoses. Les antidépresseurs dits « IMAO » potentialisent dangereusement la MDMA aussi. Il est probable que ce soit également le cas du lithium, même si on manque d’études et de témoignages. Le tramadol entre aussi dans cette catégorie. On ne peut pas vérifier et lister tous les médicaments, donc si vous avez un traitement, surtout faites des recherches de votre côté, ça pourrait vous sauver la vie.

En parlant des IMAO, il y a des drogues qui ont les mêmes propriétés, bien qu’elles ne soient pas vendues comme médicaments. C’est par exemple le cas de l’AMT. Pareil, ces drogues sont à éviter absolument si vous prenez de la MDMA. Certains produits dissociatifs ont une action sur la sérotonine, par exemple le DXM. Leur mélange avec la MDMA expose à un risque de surchauffe et de syndrome sérotoninergique. Beaucoup de produits récents de la famille des dissociatifs, par exemple la MXP, ont un mode d’action pas encore élucidé donc dans le doute, mieux vaut les éviter.

Mieux vaut ne pas mélanger

De manière générale, si un produit est trop récent pour qu’on connaisse vraiment ses propriétés, si vous ne savez pas ce que vous avez (par exemple un pochon trouvé par terre), ou si sur le moment vous n’avez pas les moyens de vous renseigner, il vaut mieux ne pas mélanger avec de la MDMA. En cas de mauvaise interaction, les risques sont réels.

L’amphétamine est un stimulant, donc en prendre avec de la MDMA augmente les risques cardiovasculaires. Elle augmente aussi la température du corps, avec un risque de surchauffe. Ce n’est pas non plus impossible qu’une surdose des deux produits mène à un syndrome sérotoninergique. D’ailleurs, ce qu’on dit là vaut pour les produits de la famille de l’amphétamine en général.

La cocaïne aussi est un stimulant. Bizarrement, leurs effets subjectifs ont l’air d’entrer en compétition plutôt que de s’additionner, par exemple en rendant la MDMA beaucoup moins entactogène. Mais on ne sait pas trop ce qu’il en est des effets sur le reste du corps. Théoriquement, ça devrait augmenter les risques cardiovasculaires, avec une possibilité de syndrome sérotoninergique. En résumé, avec ce mélange, on a une perche moins puissante et des risques inconnus.

Enfin, les cathinones telles que la 3-MMC ou la méphédrone. Là c’est un peu l’inconnu, on n’a pas encore beaucoup de recul. Mais avec un peu de logique, on peut quand même se faire une idée des risques. Les cathinones sont des stimulants et agissent sur la sérotonine. Donc en cas de mélange avec la MDMA, c’est très probable qu’il y ait des risques cardiovasculaires, d’hyperthermie, et de syndrome sérotoninergique.