Définition
La fameuse 3-MMC, star des nouveaux produits de synthèse : si vous en avez peut-être entendu parler ces derniers temps, de quoi parle-t-on vraiment ?
Parmi la ribambelle de NPS (nouveaux produits de synthèse) qui ont émergé dans les années 2010, on en trouve une grande diversité réunie sous l’appellation « cathinones ». La 3-MMC, ou 3-méthylméthcathinone, en est une.
C’est une molécule de synthèse inventée en 2011, au départ présentée comme le substitut de la méphédrone (4-MMC), molécule dont elle est très proche et qui fut interdite en 2010. Le nom de cathinone vient du khat (Catha Edulis), une plante que l’on retrouve dans la corne ouest de l’Afrique et qui est connue pour ses effets stimulants, euphorisants, de renforcement de l’estime de soi et de l’empathie. Depuis des siècles, les habitants de ces régions en mâchent les feuilles pour leur effet légèrement stimulant. Il s’agit souvent d’une activité sociale, qu’on pourrait apparenter au fait de prendre le café ensemble dans d’autres sociétés. Un peu comme la coca dans la culture andine.
La 3-MMC est classée substance interdite en France depuis l’arrêté du 27 juillet 2012 qui étend l’interdiction à « toute molécule dérivée de la cathinone, ses sels et ses stéréoisomères ». Cette molécule est stimulante (au niveau physique et psychique), euphorisante et empathogène. Les effets de la 3-MMC sont moins puissants que ceux de sa grande sœur, la méphédrone (2 à 5 fois moins forts, selon les usagers). On les compare souvent à ceux de la MDMA et des amphétamines, mais avec une intensité moindre.
De couleur blanche à grise ou légèrement jaunâtre, la 3-MMC peut se présenter sous trois formes différentes : une poudre fine et compacte, une poudre cristalline ou bien en petits cristaux. C’est une drogue festive qu’on retrouve très majoritairement dans la pratique du chemsex (consommation de produits dans un contexte sexuel). Elle peut être sniffée, « droppée » (avalée dans un parachute), injectée ou « pluggée » (administrée par voie rectale à l’aide d’une pipette).
Comme souvent avec les produits qui jouent avec le combo sérotonine + dopamine, la sensation désagréable de descente est globalement inversement proportionnelle au plaisir ressenti lors de la « montée ». Fatigue, anxiété, nervosité, émotivité… les classiques de la descente du mardi, mais en plus énervé. D’autre part, c’est un produit très addictogène, et l’envie irrépressible d’en reprendre (craving) est parfois très difficile à gérer. Une consommation fréquente provoque sur le moyen terme (quelques semaines) un profond sentiment d’insatisfaction généralisé pouvant exacerber les troubles anxieux-dépressifs.