Synonymes : L, acide, carton, toncar, buvard, goutte, micropointe

Définition

On a tous.tes déjà entendu le récit d’un trip au LSD, ne serait-ce que dans un film ou un livre, ou on a tous.tes une idée de ce à quoi ça peut ressembler : une distorsion de la vision, des couleurs, de la perception du temps etc. Alors, approfondissons un peu pour comprendre quel est ce puissant hallucinogène qui abreuve nos imaginaires.

L, trip, peutri, acide, ace, carton, toncar, buvard, goutte, micropointe… autant de sobriquets pour parler de la plus célèbre des drogues psychédéliques : le LSD ! LSD, c’est l’abréviation de l’allemand Lyserg Säure Diethylamid, officiellement dénommé N,N-diéthyllysergamide, ou plus prosaïquement : acide lysergique diéthylamide. C’est un très puissant psychotrope hallucinogène semi-synthétique dérivé de l’ergotine, la molécule psychoactive produite par l’ergot de seigle, un champignon parasite des graminées connu pour provoquer des crises d’ergotisme depuis le haut Moyen Âge sous le nom de « mal des ardents » ou « feu de Saint-Antoine ».

Le LSD agit sur les synapses entre les neurones, qui régulent l’information dans le système nerveux central. Il agit simultanément sur plusieurs neurotransmetteurs :

  • Il se fixe sur les récepteurs de la sérotonine, ce qui explique la sensibilité accrue aux couleurs, toucher et sons.
  • Il perturbe le glutamate en l’activant, ce qui explique les troubles et la vitesse de la pensée.
  • Enfin, il stimule le circuit de la dopamine (cf. Dopamine), ce qui explique la sensation d’euphorie.

Il se présente principalement sous forme de carrés de buvard imprégnés, mais aussi sous forme de liquide, de gélatine, ou de micropointe (sorte de mine de crayon).

Pas de réaction standard

L’histoire du LSD est rocambolesque ! Issue des travaux de recherches de Arthur Stoll et Albert Hofmann en 1938 pour le laboratoire Sandoz (Suisse), cette molécule était au départ étudiée pour la fabrication d’un médicament analeptique (stimulant respiratoire et cardiaque). Albert Hoffmann, qui l’expérimenta lui-même, décrit des épisodes angoissants et des sensations de décorporation : « Rien que lors du trajet en vélo […] mon état prit des proportions inquiétantes. Tout ce qui entrait dans mon champ de vision oscillait et était déformé comme dans un miroir tordu. »

Si tu décides d’en consommer, garde en tête qu’il n’y a pas de réaction standard au LSD et que chaque cerveau peut potentiellement réagir de manière différente à une même dose. D’ailleurs, la dose active de LSD est infime (c’est de l’ordre du microgramme) et selon la galénique (la manière dont le produit actif se présente – gélule, comprimé, buvard, liquide, poudre, gélatine), les « dosages » en teuf peuvent être approximatifs. Fractionne ton produit (coupe ton buvard ou fais-le « infuser » dans une bouteille, ou dilue ta goutte/ton sucre dans une bouteille d’eau – pense à mettre un signe distinctif sur ladite bouteille pour t’en rappeler et à prévenir les gens qui voudraient boire dedans), et attends au moins deux heures avant de reprendre une « dose » : ça ne sert à rien de charger la mule.

Une fois que tu as décollé, et en cas de début d’angoisse, sois cool, respire, mets-toi au frais, bois un peu d’eau et rappelle-toi que ce n’est que temporaire. C’est un conseil à auto-appliquer mais qui est aussi valable pour tes copaines ! Trouver quelqu’un avec qui faire une balade ou n’importe quelle tâche simple qui te fera focus sur autre chose te permettra facilement de sortir d’une boucle. Rien ne remplacera jamais la bienveillance et la vigilance entre pairs.

 

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