Attachements est un roman graphique d’Alice Bienassis, sorti en 2022 aux Éditions du Lapin, qui nous livre les témoignages de vie de quatre personnes qui pratiquent le shibari.
À travers ces quatre histoires, l’autrice dresse des portraits différents (femme, homme, cis et trans) et offre des points de vue qui se complètent sur quelque chose d’universel (le rapport au corps et à l’initmité), à travers une pratique plus marginale au décorum inhabituel.
Une autrice Marseillaise qui raconte une histoire avec des gens avec lesquels on a déjà travaillé ! On ne pouvait décidément pas passer à côté, d’autant que cela s’inscrit en plein dans les mots qui désignent nos thématiques :
- Fête : les histoires traversent des espaces festifs, et croquent des scènes de liesse en festival (notamment en Espagne).
- Risques : d’une part ceux liés au consentement, mais aussi et plus simplement ceux liés aux risques du jeu des cordes (brûlures, frottements, pincements, strangulation).
- Plaisirs : doit-on vous faire un dessin ? Si oui, procurez-vous le livre ! Blague à part, la recherche de plaisir prend une tout autre forme ici lorsque les personnages expliquent tour à tour qu’être attaché, détaché ou attachant peut conduire comme tout à des états d’extase (liés aux neurotransmetteurs, bien sûr).
La dernière partie du livre offre un éclairage historique et illustré sur les origines du shibari dans un contexte historique très particulier (post WW2).
Alors, quel rapport avec la réduction des risques ? Attarder son propos sur les notions de consentement décorrélées des notions de plaisir (et inversement) permet de faire dire à ses personnages des choses que tout le monde devrait se mettre en tête. Notamment à propos du dépassement de consentement. Il y a une marge entre un viol et un dépassement de consentement. Le viol concerne le sexe, le dépassement de consentement peut concerner des sujets bien plus universels.
Il convient de toujours prendre le temps de s’assurer que tout le monde est ok avec les pratiques.