Divines est un film de Houda Benyamina, sorti en 2016, qui suit deux jeunes femmes en banlieue parisienne qui rêvent d’une vie meilleure.
En banlieue parisienne, la jeune Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par sa meilleure amie Maimouna, elle abandonne le lycée professionnel et propose ses services à Rebecca, une dealeuse respectée dont elle gagne progressivement l’estime. Sa rencontre imprévue avec Djigui, danseur troublant de sensualité, va l’ébranler, mais il est difficile de sortir de l’emprise de Rebecca.
Ce film est d’une puissance folle, renversant bien des stéréotypes inhérents au cinéma actuel. Placer trois protagonistes féminins au centre de l’histoire dans les rôles les plus impactants (et remarqués, les interprètes de Maimouna et Dounia ont toutes les deux été récompensées pour leur prestations, respectivement la première et la seconde au cinéma) permet de proposer un autre point de vue sur la vie de banlieue tel que proposée par le cinéma français. Ce film est avant tout une histoire d’amitié fusionnelle et passionnelle.
Le film vibre d’une rage puissante, porté par de vrais moments poétiques (les scènes de danse, la virée en voiture à Phuket, etc.) qui permettent des respirations bienvenues dans un film qui s’enfonce dans une noirceur brutale à mesure qu’il déroule son récit. Des personnages profondément humains, poussé.es dans leurs retranchements par les institutions, leurs cellules familiales, leur culture, leur foi, leurs démons et leurs rêves. Cinématographiquement, c’est vraiment à conseiller, pour un premier film, c’est bluffant.
À ne pas regarder en redescente !
Le film ne propose pas de repentance ou de happy end : la brutalité des personnages cause des drames qui les marqueront pour toujours, un film à ne pas regarder en redescente !
Alors, est-ce qu’on s’inscrit ici dans une démarche de réduction des risques ? Non, évidemment. De toute manière, le trafic de drogues est une science inexacte où les risques sont bien plus gros que les possibles entrées d’argent facile. L’ennui du guetteur, le vol de marchandises, les pétages de cachettes, les missions qui enflent, etc. La rudesse du métier est montrée par une multitude de scènes intimistes, resserrées autour de Rebecca, la cheffe de réseau, et ses deux apprenties. Cadeau, succès d’estime, renforcements positifs, scènes de colère et violences forment un tout, un cercle vicieux qui verrouille les gens dans un système dont il semble impossible de sortir.
Chaque personne qui achète des drogues participe activement à ce business. Et encore, le film nous épargne la prostitution et le trafic d’armes et d’influences politiques car il reste proche du point de vue de Maïmouna et Dounia. C’est bien de le rappeler, mais le trafic de drogues forme à l’international un réseau, une économie souterraine qui brasse des milliards et brise des vies. Un truc à garder en tête si tu consommes : tout est politique. Et sniffer de la coke le week-end peut totalement aller à l’encontre des valeurs que tu défends, alors mollo sur les leçons de morales en after ! Merci ❤.