Les cinq héros du film "Five" réalisé par Igor Gotesman sont dans une production de cannabis.

Five – Une bande de potes agaçante

Publié le 26 avril 2023 par Lisa

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Cet article parle de : #culture #fictions #films #pour-se-marrer

Five, une comédie française de Igor Gotesman, sortie en 2016 au cinéma et disponible sur Netflix. On suit une bande de vieux copains qui rêvent de faire une grosse coloc dans Paris et qui se retrouvent avec une galère de thunes considérable qu’ils vont essayer de résoudre avec le commerce illégal de Marie-Jeanne. 

Ce n’est ni un bon film ni un mauvais film. Certaines décisions artistiques sont chouettes (certains effets de montage notamment), on voit à l’image que les moyens ont été mis pour éviter une esthétique de téléfilm et les acteurs ont l’air de se faire plaisir (c’est déjà ça). Mais il est difficile de s’identifier à cette bande de copains chelous petits-bourgeois de la capitale. D’autant qu’ils ne sont pas spécialement malins, marrants, tendres ou compréhensifs. 

Ils ont cependant une grande capacité à faire les mauvais choix et à s’enfoncer dans des directions dangereuses. Cela aurait pu donner un film de gags un peu absurdes mais comme tout se prend très au sérieux et que certains personnages sont vraiment trop stupides (et d’autres trop colériques), l’ensemble ne fonctionne pas trop. De plus, l’intro et l’outro sur fond de voix off « qui fait réfléchir » sont vraiment déconnectés du reste et en plus véhiculent une morale vraiment discutable (en gros, on fait porter le chapeau à quelqu’un d’autre, on arnaque et on fuit), que des belles valeurs !

Reste que le concours de circonstances final est marrant et bien rythmé, que les sous-entendus graveleux et les bêtises de François Civil sont marrantes si on décide de mettre son cerveau sur off. La scène de la teuf chez les riches est particulièrement irritante car les personnages se donnent à fond dans le n’importe quoi mais la première rencontre avec les dealers est plutôt amusante.

Le trafic ne s’improvise pas

Alors, est-ce qu’on y observe des éléments de réduction des risques ? Non, du tout. Et d’ailleurs, le trafic de stupéfiants ne s’improvise pas. Il s’agit d’une discipline qui mobilise pléthore de savoir-faire et de savoir-être qui sont très spécifiques avec des risques judiciaires et physiques très élevés. On ne s’amusera pas à théoriser les bonnes ou mauvaises raisons qui peuvent pousser quelqu’un à tremper dans l’économie parallèle. Mais ce qui est sûr, c’est que se mettre à dealer de l’herbe pour payer le loyer de ses colocataires qui profitent de nous, c’est pas une bonne raison. 

À ce titre, même si le film essaye de dresser le portrait d’une gentille bande de potes, force est de constater que leurs rapports sont pas mal toxiques avec une bonne part de reproches, aigreurs, jalousies et colères mal enfouies.

D’ailleurs, la longue scène où François Civil essaie de savoir pourquoi il y a du sang dans le lit de Pierre Niney et s’entête à lui demander s’il « lui a mise dans le cul » est particulièrement irritante. Bon déjà c’est lourd, mais surtout du sang au lit, ce n’est pas forcément la fête et ça aurait valu le coup qu’il lui demande s’il n’y avait rien eu de grave. 

Bref, pas le film de l’année, vous pouvez passer votre chemin sans craindre de passer à côté d’un chef d’œuvre, et surtout ne pas le prendre en exemple de « bonnes pratiques ».

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