Le gang des héros presque 'au complet) de Human Traffic sorti en 1999 et réalisé par Justin Kerrigan.

Human Traffic – Tribulations hallucinées dans la culture club britannique

Publié le 20 août 2023 par Lisa

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Cet article parle de : #amphetamine #addiction #sante-mentale #culture #fictions #films #pour-se-marrer

Human Traffic est un film irlando-britannique de Justin Kerrigan, sorti en 1999, qui suit une bande d’amis dans leur week-end de défonce. C’est l’été 1999, peu avant l’an 2000, la culture club est au mieux de sa forme en Angleterre.

Années 1990, Cardiff, vendredi après-midi, le week-end s’organise selon un rituel bien huilé. Guidés par la voix off de Jip (vendeur dans une magasin de prêt-à-porter complètement paranoïaque de la sexualité), on suit les tribulations de Moof (complètement addict à la défonce et à la flemme), Lulu et Nina (femmes fatales qui étudient à la fac) et Koop (vendeur de vinyles et aspirant Dj-scratcheur) dans la fin du vendredi, la recherche de prod, la prise de MD, la nuit en club, l’after et le reste.

Pourquoi ça nous plait ? Tout d’abord, parce que les personnages sont bien écrits ! Ils sont flingués, sans en faire trop, ça reste des jeunes adultes « normaux », ni trop bg ni trop intelligents pour ne pas pouvoir s’y identifier. Ils sont simples, mais chacun a droit à son arc scénaristique, son moment vraiment drôle et au final, beaucoup de douceur à apporter au film (même s’il parle d’un week-end de défonce).

On adhère aussi parce que la culture club anglaise des années 1990 a un imaginaire bien ancré sur la culture populaire d’aujourd’hui (comme les salles d’arcades des années 1980, par exemple). De plus, les dialogues sont géniaux ! Les répliques cultes s’enchaînent à vitesse grand V alors que même les moments de malaise sont nombreux dans la deuxième partie du film. La bande-son est géniale également, sortie en 2 disques (c’est dire si elle est longue !), c’est une compile instantanée qu’on peut jouer à n’importe quelle soirée en recevant des compliments pour sa culture musicale (avec les géants Aphrodite, Carl Cox (qui joue dans le film), FatBoy Slim, Orbital et d’autres).

Effets des produits hyper réalistes

Le film est parsemé de saynètes musicales ou humoristiques avec de jolies idées de mise en scène : la scène de scratching, les étudiants de retour de Goa, la scène de la jalousie dans le club, la scène du retour en voiture, du job dans le fast-food, de la réalité, de la stratégie du spliff… Innombrables, et inoubliables. Un film sans téléphone portable, ni Facebook, ni Internet, franchement, ça fait du bien ! Le rendu des effets des produits est hyper réaliste (à tel point que le bruit courait à l’époque que les acteurs étaient vraiment sous drogue lors de certaines scènes).

Alors, est-ce qu’on y trouve des éléments de réduction des risques ? Plutôt oui, notamment dans la description des phases d’action du produit. L’excitation pré-soirée, la montée, la perche, la paranoïa, la redescente sont abordées sans fard, et sans détours. La seconde partie du film, qui commence dans l’after où on vide les pochons avec des inconnus, présente plein de moments criants de vérité. Aucun personnage ne tape avec un billet (c’est bien assez rare au cinéma pour être souligné) ! Les personnages se donnent entre eux les conseils pour faire attention, et la voix off dépeint les pensées typiques qu’on peut avoir en prenant de la MDMA.

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