Bernard Campan et Didier Bourdon dans le film "Le Pari" réalisé par eux-mêmes.

Le pari – L’envie de faire chier son prochain n’est pas une motivation viable pour arrêter la drogue

Publié le 7 décembre 2022 par Lisa

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Cet article parle de : #tabac #culture #fictions #films #pour-se-marrer

Le pari est un film de Didier Bourdon et Bernard Campan sorti en 1997. Il dresse le portrait de deux beaux-frères que tout oppose et qui se détestent, qui se lancent le pari d’arrêter de fumer.

Oh pétard, y’en a des choses à dire là, on s’y attendait un peu en choisissant un film qui a 25 ans, on a été servis ! On va pas se le cacher, ce film n’a jamais été conçu pour être régulièrement revu avec délice, il survit mal aux affres d’une époque en pleine déconstruction : ainsi, son visionnage prête à sourire, mais fait régulièrement dire « ah, ça en 2022, c’est plus possible ».

Si les dialogues sont très théâtraux et interprétés avec un plaisir non dissimulé par les acteurs (et scénaristes, et réalisateurs), on est quand même sur un registre de sketch de deuxième partie de soirée sur Canal+, soit pas à vocation à faire réfléchir. Quelques gags visuels sont assez bien trouvés et plutôt bien foutus (les références à Psychose de Hitchcock et à Shining de Kubrick sont hilarantes), d’autres sont plus anecdotiques (les plaques d’immatriculation).

Les scènes de « thérapies » sont seulement présentées sous le prisme de l’absurde, ce qui est dommage de notre point de vue. Malgré tout, on aime que, déjà à l’époque, il y ait des moyens divers et variés d’aider les gens qui se battent avec des problématiques d’addiction.

Deux loubards sans aucune morale

Le vrai problème du film réside dans sa fin, aucune morale pour ces deux loubards. Après avoir lancé un pari débile, s’être fâchés avec tout le monde, avoir dépensé des cents et des mille en cure, le film se conclut un an plus tard dans une zénitude de province béate où les deux larrons filent le parfait amour (chacun dans leur coin, hein, le progressisme a ses limites) avec leur femme. Après s’être comportés en sacrés connards, avoir détruit tout ce qu’ils touchaient, s’être profondément moqués de gens qui luttaient, les deux s’en sortent bien. Sans cela, avec une fin un peu moins heureuse (on ne demande pas qu’ils meurent d’un cancer foudroyant), le film aurait eu une autre saveur, un peu plus piquante, et un peu moins familiale.

Gardons bien entendu en tête que c’est une comédie qui n’a pas été écrite pour inciter les gens à fumer… Malheureusement, l’envie de faire chier son prochain n’est pas une motivation viable pour arrêter une drogue, c’est plutôt l’envie de se faire du bien qui prévaut. Même si c’est possible de le faire seul, mieux vaut toujours être accompagné, et être dans une situation personnelle plutôt stable et non stressante. Dans le film, les comparses sont toujours agacés par leur entourage, excédés par leur travail et en dispute familiale permanente.

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