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Carla Nouader, par elle même

Les modifications corporelles, c’est pas corporate ?

Publié le 21 avril 2025 par Romain

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Cet article parle de : #sante-mentale #culture

Être tatoué•es, percé.es et plus si affinités, a toujours été considéré comme un frein au monde du travail.
Parce que c’est bien connu, modifier son propre corps en fonction de ses propres goûts aurait un impact significatif sur nos compétences professionnelles.
En quoi cette stigmatisation est-elle encore problématique, qui plus est dans le domaine de la santé ?
C’est ce que nous allons développer dans cet article.  

 

BODMOD, QUESACO ?

Les modifications corporelles désignent diverses pratiques visant à modeler son corps comme ça nous semble être le mieux (régimes alimentaires, couleurs de cheveux, tatouages, piercings, chirurgies, implants, etc.).
Il en existe de multiples variétés, considérées comme plus ou moins extrêmes en fonction du niveau de transformation apporté.
Et plus elles sont extrêmes, plus elles peuvent conduire à des jugements.

Mais avant d’être des transformations physiques, elles sont avant tout des modes d’expression et des moyens d’appropriation de son corps.
Elles ont de multiples utilités personnelles, et prouvent aussi certaines compétences telles que la créativité, la patience, la tolérance à la douleur, la constance, la détermination, etc.
Alors pourquoi ces fonctions iraient-elles à l’encontre de l’exercice d’une profession, d’autant plus lorsqu’elles correspondent à des qualités requises dans le milieu professionnel ?

Question rhétorique, il s’agit bien sûr principalement d’une notion d’image.

 

MIROIR, MIROIR

L’image de soi est ce que l’on renvoie socialement, ce que l’on décide ou non de montrer, ce que l’on décide ou non de cacher en fonction des contextes, des personnes, des lieux, afin notamment d’orienter le regard que l’interlocuteurice porte sur nous. 

Indépendamment de cette fonction sociale, l’image de soi est aussi construite pour se sentir en adéquation avec soi, avec nos envies, nos besoins, nos valeurs.

Cette identité visuelle essentielle et structurante est constituée d’éléments qu’on s’est appropriés, qu’on a modifiés ou contre lesquels on lutte.

Et on est toustes concerné.es par la question

Alors interrogeons-nous : quand je juge cette personne sur cet aspect physique, choisi ou non, qu’est-ce que ça dit de moi

Le jugement est inévitable et peut ne pas poser de problème, voire être constructif.
Par contre, lorsqu’il engendre des conséquences négatives sur la personne concernée, notamment un refus d’accès à l’emploi, là, c’est ce qu’on nomme une stigmatisation.

 

UN STYLE ATYPIQUE, C’EST PAS AUTOMATIQUE ?

La corrélation entre certaines modifications corporelles et un manque de compétences et/ou une image considérée comme négligée n’est pas récente et a la peau dure.

Au-delà de devoir représenter une image de marque spécifique dans certains domaines, être professionnel.le de santé nécessite principalement d’avoir les compétences requises.
Et pourtant, le domaine du soin représente un milieu très concerné par cette discrimination physique. 

Que ce soit du côté des employeurs ou du public ciblé.

Avez-vous déjà été réfractaire à l’idée de vous faire accompagner par quelqu’un.e qui avait un style hors norme ?

Si ce n’est pas par souci de représentation d’une image de groupe, ça a longtemps été associé à une question d’hygiène.
Aujourd’hui, nous avons (heureusement) appris qu’une hygiène douteuse est une notion tout à fait indépendante du fait de s’injecter des éléments externes dans le corps, ou toute autre pratique pour transformer ce dernier. 

Voire, dans certains cas, que l’hygiène et le soin apportés à cette zone modifiée ou au corps tout entier peuvent se voir augmentés.

Il y a aussi plein d’autres liens effectués, comme le préjugé selon lequel se confronter à « tant » de douleur ou d’excentricité (notions tout à fait subjectives) serait synonyme de troubles psychiques. 

Or, à nouveau, il s’agit de fausses croyances, de préjugés, de vérités générales que l’on projette sur le.a professionnel.le en question.

S’enfermer dans ces vérités pour ne choisir que des professionnels qui ressemblent à ce qui rassure est un parti pris, l’idée étant de pouvoir en prendre conscience pour que ce choix soit pour soi et non contre autrui

 

DROIT AU BUS

Que ces choix personnels soient associés à une image collective, à l’hygiène ou à une personnalité farfelue, il est important de considérer la personne en face comme un individu à part entière.

En effet, iel n’est pas uniquement défini.e par ses compétences, d’autant plus dans des secteurs où l’humain est au centre

Les jugements découlent pour la plupart de projections que l’on fait sur Autrui, en fonction de nos propres représentations, donc limites. 

L’intérêt de cet article est de déconstruire certaines croyances limitantes pour se permettre d’évoluer dans un sens qui favorise l’accès au soin.

Et si tu souhaites interagir avec des professionnel.les de santé compétent.es et stylisé.es, n’hésite pas à venir chez nous : au BUS 31/32 !

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