Les Paradis artificiels (Paraísos Artificiais) est un film brésilien réalisé par Marcos Prado, sorti en 2012. Deux amies, Érika et Lara, se rendent à un grand festival de plage brésilien et décident de se laisser aller.
« Recife, Brésil. Erika et Lara viennent participer et mixer à une immense rave party. Au-delà du plaisir, elles vont s’initier aux extases de l’amour et des drogues. Amsterdam, deux ans plus tard. Nando est sur le point de ramener des drogues de synthèse à Rio. Lors d’une soirée, il rencontre Erika, DJ désormais bien établie. Entre plaisirs éphémères et sensations éternelles, ils ressentent immédiatement une passion qui les dépasse… » AlloCiné
Le film déroule son histoire à travers un montage non linéaire mêlant trois époques différentes et autant de protagonistes, et parle de drogue, d’amour, de sexe, de fête et de deuil. Les images sont magnifiques, la nature du Brésil, son bord de mer, son festival trans, ses maquillages, la beauté plastique du casting principal comme des figurants, les scènes de clubbing à grands renforts de projections, de mapping et de laser méritent d’être vus sur grand écran, avec une qualité maximale.
Il y a une véritable économie de dialogue : pas de long échanges plan-plan ou cul-cul. Ceci dit, entendre les personnages parler en portugais est dépaysant, on n’a que trop rarement l’occasion de voir un film lusophone, et c’est bien dommage.
Scènes de fiesta et de sexe interminables
C’est très sérieux : pas grand- chose de drôle à se mettre sous la dent, pas de blague, pas d’humour noir. Pas non plus de truc qui fait peur, ou de tension dramatique, le rythme est lent. Vraiment très lent, c’est 1h36 qui ressemble à une éternité. Notamment les scènes de fiesta et de sexe, au ralenti, interminables, qui sont censées inviter à la fête et au vagabondage de l’esprit (mais peut-être que sur un très grand écran, ça rend mieux).
C’est assez premier degré également. Disons que le scénario est vraiment très simple, et ne répond pas au schéma habituel des productions cinéma : il n’y a pas de bad guy, ni d’objectif précis pour les personnages. C’est d’ailleurs sûrement ça qui fait que le film paraît aussi long. Et à la fin, on a un peu l’impression que l’intrigue a été divisée en 3 « fils » temporels différents pour donner une caution cinématographique à une histoire trop faible.
Alors, est-ce qu’on y trouve des démarches de réduction des risques ? Difficile à dire, tant les protagonistes se droguent comme des petits cochons. Essayant des produits pour la première fois, sans eau, sans personne sobre à proximité pour gérer les problèmes, sans se renseigner sur la nature du produit, sans connaissance des dosages. Des comportements qui peuvent vite faire basculer le voyage psychédélique en cauchemar en règle.
Mais le film aborde le bad trip, sans fard, et laisse les personnages reconnaître que certaines expériences sont ratées. Les personnages se font offrir une fiole de GHB, et la personne leur précise qu’il ne faut le mélanger avec rien (et surtout pas avec de l’alcool). Personne ne tape avec des billets, personne ne s’échange de paille (c’est un fait assez rare pour un film qui montre des consos en sniff pour être souligné). Et il n’y a pas de forceur ! Rien qui glorifie qu’un mec aille insister auprès d’une meuf, ni de main au cul en guise drague (et le film date d’avant #MeToo !).