Avortement dangereux et illégal dans le film "L'évènement" réalisé par Audrey Diwan.

L’événement – Le parcours semé d’embûches de l’accès à l’avortement

Publié le 4 octobre 2023 par Lisa

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Cet article parle de : #sante-sexuelle #culture #films #histoires-vraies #drama

L’événement est un film français d’Audrey Diwan, sorti en 2021, qui retrace le parcours d’une jeune femme qui veut recourir à une interruption volontaire de grossesse dans la France des années 1960.

« 1963 : Anne est une brillante étudiante d’origine sociale modeste qui suit des études de lettres à l’université d’Angoulême. Elle se retrouve enceinte à une époque où la contraception et l’avortement sont illégaux. Toute personne qui l’aiderait risque la prison. Anne ne trouve donc aucun secours auprès de ses amies. Les deux médecins qu’elle consulte refusent également de l’aider, l’un d’eux lui prescrit même un médicament en lui laissant croire qu’il peut provoquer un avortement alors qu’il a l’effet inverse. Anne est perturbée, elle n’arrive plus à se concentrer sur ses études et ses notes chutent. Elle essaie de s’avorter elle-même, mais sa tentative échoue. »

Le film est brillant. Il est brillamment réalisé et brillamment interprété, on vit tous les évènements avec Anne, on vibre, on a peur et on s’inquiète avec elle. C’est rude de se dire que l’avortement a cessé d’être illégal en France seulement au milieu des années 1970 (loi Veil de 1975), après de longues tractations politiques et publiques.

Mettre en lumière les pratiques dangereuses qui se déroulent en dehors des clous de la loi a un intérêt historique. Et ce, même si ce n’est pas un documentaire. Car en définitive, c’est ça que crée l’interdiction en santé publique. Sortir de la légalité des actes spécifiques dangereux ne les rend que plus dangereux car ils doivent être pratiqués clandestinement au détriment de la vie humaine.

Lorsque Simone Veil plaidait pour sa loi légalisant l’IVG, le but était moins de « tuer des enfants » que d’empêcher des femmes de mourir des complications d’IVG illégales.

C’est un peu comme les prises de drogues, comme les « salles de shoot », comme toutes ces « choses » qui partent de constats qui entravent la santé publique et qui au final ne font pas disparaître par magie les choses qu’ils criminalisent.

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