Couverture du livre "Nouvelles sous ecstasy" écrit par Frederic Beigbeder édition Folio + complétion IA générative adobe.
Couverture du livre "Nouvelles sous ecstasy" écrit par Frederic Beigbeder édition Folio + complétion IA générative adobe.

Nouvelles sous ecstasy – Narcissique, bourgeois et misogyne

Publié le 8 février 2023 par Lisa

/

Cet article parle de : #culture #fictions #livres

Nouvelles sous ecstasy est un livre de Frédéric Beigbeder, sorti en 1999 aux éditions Gallimard, qui nous raconte ce qui se passe par la tête d’un écrivain sous ecsta (askip).

« Dans les années 1980, une nouvelle drogue fit son apparition dans les milieux noctambules : la MDMA, dite « ecstasy ». Cette « pilule de l’amour » provoquait d’étranges effets : bouffées de chaleur, envie de danser toute la nuit sur de la techno, besoin de caresser les gens, grincements de dents, déshydratation accélérée, angoisse existentielle, tentatives de suicide, demandes en mariage. C’était une drogue dure avec une montée et une descente, comme dans les montagnes russes ou les nouvelles de certains écrivains américains. L’auteur de ce livre n’en consomme plus et déconseille au lecteur d’essayer : non seulement l’ecstasy est illégal, mais en plus il abîme le cerveau, comme le prouve ce recueil de textes écrits sous son influence. Et puis, avons-nous besoin d’une pilule pour raconter notre vie à des inconnus ? Alors qu’il y a la littérature pour ça ? »

Ce livre est ce que vous n’avez jamais osé relire de ce que vous écrivez en descente, mais en pire. Non vraiment il n’y a rien à sauver, la notoriété de Frédéric Beigbeder est sûrement la seule raison pour laquelle un éditeur a voulu publier ce torchon.

Ce recueil est court (101 pages pour 14 nouvelles qui ont toutes des titres) et la lecture est rapide (faut dire que le phrasé de l’auteur est très « parlé »), c’est déjà ça. Sous couvert de subversion et de choc, on découvre en fait des textes grossiers qui servent de prétexte à illustrer les fantasmes vus et revus d’un Parisien bourgeois de 35 ans (plan à 3 dans la rue, fièvre de sexe, étalage de culture générale et diverses variations du thème de l’adultère). Quel ennui !

Narcissisme à gogo

On peine d’ailleurs à penser que les nouvelles aient été véritablement écrites sous ecstasy tant elles n’offrent aucune portée réflexive sur le sens de la vie et les douleurs profondes qui morcellent chaque humain (et qui ne sont que trop bien connues par les gens qui consomment de la MDMA). À la place, c’est narcissisme à gogo, des meufs tout juste bonnes à être baisées ou presque par le merveilleux Frédéric auteur de ses lignes.

Comble du mauvais goût la nouvelle « Comment devenir quelqu’un » romance les derniers instants de Lady Di et l’accident du pont de l’Alma à Paris en imaginant un chauffeur de taxi frustré, obèse, violent et mauvais, qui préfère faire une sortie de route pour marquer l’histoire plutôt que de voir la princesse faire une fellation à son amant sur la banquette arrière. Ouais ouais, rien que ça. À la limite, si ça avait été un peu plus abouti pourquoi pas, mais là, le combo « c’est naze » et le timing nauséabond (le livre est sorti en 1999 et l’accident a eu lieu en 1997) finit le portrait profondément misogyne de l’auteur (ou de ses personnages, ça dépend si vous séparez l’homme de l’artiste).

Il n’y a rien à garder en termes de réduction des risques et en plus le monsieur se permet d’avoir un ton bien moralisateur. À part la nouvelle de 5 pages « La première gorgée d’ecstasy », qui est la moins mauvaise du livre, mais aussi la moins trash et celle qui ressemble le plus aux réflexions qu’on se fait quand on est high.

À part ça, circulez y’a rien à voir.

As-tu aimé cet article ?

Ceci pourrait aussi t'intéresser