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Sans jamais nous connaître – L’amour à mort

Publié le 6 mars 2024 par Maxime

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Cet article parle de : #sante-mentale #fete #culture #fictions

Un mélodrame sensible et doux sur l’amour et la solitude d’Andrew Thaites sorti en 2024 au cinéma, avec un quatuor d’interprètes (Andrew Scott, Paul Mescal, Claire Foy et Jamie Bell) solide (et larmoyant).

 

Adam vit seul dans un petit appartement avec une vue magnifique à Londres. Il a l’air de s’ennuyer ferme quand, un soir alors qu’il est parti pour se réchauffer des nouilles, l’alarme incendie se déclenche. C’est un exercice d’évacuation, l’immeuble semble vide : il n’y a personne d’autre qui descend et une seule fenêtre (par laquelle on voit une silhouette) est allumée dans tout l’immeuble. Peu après on sonne à la porte, Adam ouvre. C’est Harry, le boy-next-door ultra bg et complètement ivre qui vient faire du rentrededans à notre quadragénaire. Adam refuse l’offre et l’histoire s’arrête là. Ensuite, Adam prend le train et part en banlieue pavillonnaire pour rendre visite à ses parents au style daté et plutôt jeunes qui semblent heureux de le revoir après un temps qui paraît long. De retour chez lui, Adam croise Harry dans l’ascenseur, ce dernier s’excuse pour son comportement de la veille. 

Finalement, les deux garçons rentrent ensemble, fument de la weed, font connaissance, s’embrassent et font l’amour. S’ensuivent plusieurs scènes vraiment choupinettes où Adam explique que ses parents sont morts dans un accident de voiture l’année de ses douze ans. Pendant le reste du métrage, Adam visite ses parents plusieurs fois et fait sa thérapie personnelle à base d’excuses, de discussions et d’amour familial. 

Il est difficile d’en dire beaucoup plus sans gâcher ce qui fait le sel de ce beau film sur l’amour et le deuil. Qu’on se le dise, le film ne plaira pas aux homophobes, aux gens gênés par la représentation de l’amour ou aux allergiques aux films lents et contemplatifs. Les personnages passent un temps considérable à se présenter des excuses, revenir sur leurs histoires passées, leurs failles et se disent beaucoup « je t’aime » avec les larmes aux yeux. C’est sensible, un brin pleurnichard même et de nombreux dialogues sont chuchotés, entre deux sanglots ou sur l’oreiller. 

En dépit de ça, eh bien… c’est sacrément beau, mais ça laissera sur le carreau tous les gens qui sont allergiques à ce style (la musique est aussi très contemplative). 

 

L’usage de drogues  

Dans une scène du film, Harry et Adam sortent en boîte de nuit. Quelques verres, quelques shots, ça se roule des pelles amoureuses dans le club et ça va aux toilettes sniffer quelques poudres. Horreur, malheur pour Adam, il se trouve en fait que c’est de la kétamine. S’ensuit une longue, et vertigineuse, et très étrange scène de presque bad trip. Un voyage que les gens qui ont déjà fait des k-holes pourront raconter qu’il est assez bien rendu. 

Par cette scène, on découvre (sans que les bras nous en tombent) qu’Harry est un petit fifou usager de drogues, il est présent pour Adam qui a vécu une expérience particulière. La scène de la weed au début du film était déjà un indice en ce sens. Le film présente une consommation de substances illégales “normale” voire “banale”, c’est un non-sujet. En revanche, les conséquences et les plaisirs associés sont abordés frontalement ; même si ce n’est pas le grand sujet du film.. Le genre, la tranche d’âge et l’orientation sexuelle d’Harry le font rentrer dans les cases statistiques de ce que l’on sait aujourd’hui de la sociologie de l’usage. 

Sont abordés dans ce film le coming out évidemment, la solitude, les relations familiales et l’importance du lien avec l’autre. On a apprécié que les scènes de sexe mettent en avant une culture du consentement éclairé libre et enthousiaste. Comme quoi : c’est possible ! 

 

Un beau film, qu’on vous conseille. 

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