Couverture du livre "Toxique" écrit par Françoise SAGAN édition Le livre de poche + complétion par IA générative adobe.
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Toxique – Journal illustré de désintox

Publié le 1 février 2023 par Lisa

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Cet article parle de : #medicaments #sante #addiction #sante-mentale #culture #histoires-vraies #livres

Toxique est un livre écrit par Françoise Sagan et illustré par Bernard Buffet, sorti en 1964 aux éditions Julliard. C’est le journal de l’autrice pendant sa cure de désintoxication dans les années 1950.

« En été 1957, après un accident de voiture, je fus, durant trois mois, la proie de douleurs suffisamment désagréables pour que l’on me donnât quotidiennement un succédané de la morphine appelé le « 875 » (palfium). Au bout de ces trois mois, j’étais suffisamment intoxiquée pour qu’un séjour dans une clinique spécialisée s’imposât. Ce fut un séjour rapide, mais au cours duquel j’écrivis ce journal que j’ai retrouvé l’autre jour. »

Françoise Sagan raconte sa désintoxication. Sous la forme d’un journal, on sent qu’elle s’adresse encore à un lecteur potentiel. Elle y décrit sa souffrance et son angoisse de la déchéance. Elle s’observe, s’ausculte, nous fait partager ses pensées, ses lectures et sa peur immense de la mort, du vide, de la solitude. Un texte magnifiquement illustré par des dessins de Bernard Buffet.

Qu’on soit honnête : la lecture est agréable, le dessin est joli, le sujet est intéressant. Après, c’est quand même un journal d’une personne de la petite bourgeoisie parisienne des années 1950. Donc c’est « culturé » (des références à moult auteurs et œuvres) et certaines tournures de phrases « à l’ancienne » sont parfois à relire tant elles ne font pas sens. C’est d’autant plus remarquable que si on avait mis bout à bout toutes les lignes du texte sans la mise en page très aérée, l’ensemble aurait fait au maximum une dizaine de pages.

Une longue suite de conduites addictives

C’est malgré tout intéressant d’avoir le point de vue d’une femme dans une cure de désintoxication des années 1950. Bien qu’on doute qu’il ne s’agisse pas d’un point de vue ô combien privilégié. Cure de désintoxication dont suivra une longue suite de conduites addictives allant jusqu’à des délits impliquant une certaine notion de trafic.

Alors est-ce qu’on peut y reconnaître une démarche de réduction des risques ? Pas des masses et ce, même s’il n’est pas question de rechute. L’autrice se rappelle à ses cuites et à la future et déplaisante impossibilité de retrouver ses frères alcooliques lorsqu’elle quittera l’hôpital, ça sonne toujours juste quand on observe à quel point les drogues (alcool et clope compris) régissent nos comportements sociaux.

De plus (et malgré un évident jugement de valeur), l’origine de l’hospitalisation n’est pas RdR du tout. Françoise Sagan ayant perdu le contrôle de son automobile alors qu’elle roulait à 160 km/h dans son Aston Martin sur une route nationale… Pas vraiment l’idéal pour s’identifier au personnage principal ni pour véhiculer des valeurs de préciosité de la vie et de réduction des risques liés à la conduite…

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