nicotine cigarette dépendance clope
Photo de Reza Mehrad sur Unsplash

La nicotine : c’est quoi et comment ça marche ?

Publié le 10 décembre 2023 par Lisa

/

Cet article parle de : #tabac

Tout le monde semble savoir que la nicotine est la substance qui nous rend addicts à la cigarette, mais savons nous vraiment ce qu’est la nicotine et comment elle fonctionne ?

 

La plus simple manière de définir la nicotine est de dire que c’est un alcaloïde issu principalement de la plante de tabac (Nicotiana tabacum) mais aussi plus anecdotiquement des plantes de la famille des solanacées comme les tomates, les pommes de terre et les aubergines. Dingue, n’est-ce pas ?

La nicotine est une substance stimulante qui agit par inhalation, ingestion et contact. C’est une substance écotoxique (un poison pour le vivant, particulièrement pour les poissons et les animaux à sang froid). On s’en sert d’insecticide mais en France, c’est interdit car trop dangereux ! D’où l’utilisation de néonicotinoïdes (nouveaux produits synthétisés à partir de la nicotine).

Ses effets sont une légère accélération du rythme cardiaque avec augmentation de la pression artérielle. Après inhalation, elle va, en une vingtaine de secondes, venir se fixer aux récepteurs nicotiniques du cerveau en provoquant une libération de certains neurotransmetteurs parmi lesquels : la dopamine, qu’on surnomme « molécule du plaisir ». À force, le cerveau va mettre à disposition plus de récepteurs nicotiniques et augmenter « la faim » de nicotine. 

 

C’est ce qui crée la dépendance. En vérité, la nicotine seule, à des doses si faibles, n’est pas en soi dangereuse pour l’organisme mais c’est elle qui joue le rôle d’hameçon dans l’économie de la cigarette et c’est elle qui provoque une dépendance rapide et tenace. Le danger, c’est la composition toxique et hasardeuse des produits nicotinés disponible sur le marché. Par exemple, l’ammoniac qui augmente la biodisponibilité de la nicotine, ou encore le menthol qui réduit l’irritation provoquée par la fumée et permet d’inspirer de plus grandes bouffées et donc d’être exposé à plus de nicotine. Pas bête !

 

Selon le site suisse Stop-Tabac.ch, une cigarette contiendrait environ 10 mg de nicotine. Mais comme la combustion détruit la majeure partie d’une molécule, il y a un consensus sur 1 mg de nicotine absorbée par cigarette. En effet, la manière de fumer fait varier la quantité de nicotine absorbée par la personne. Des paramètres tels que le nombre de bouffées tirées sur chaque cigarette, leur rapidité, profondeur et le temps pendant lequel la fumée est gardée jouent également. Par ailleurs, la nicotine passe dans le lait maternel et peut se retrouver dans l’organisme de l’enfant allaité. 

Une dépendance mutlifactorielle

Attention cependant, il est effectivement possible de faire une surdose de nicotine mais les études peinent à se mettre d’accord sur la quantité de nicotine nécessaire pour qu’elle soit mortelle. Les symptômes d’un surdosage en nicotine sont, entre-autres, insomnie, vomissement, pâleur, palpitations, migraines, sécheresse buccale ou hypersalivation. Une surdose de nicotine est difficilement atteignable par inhalation et c’est souvent avec des substituts nicotiniques qu’on la provoque.

 

Un personne qui fume du tabac sera donc soumise aux symptômes d’un manque à la fois psychologique (lié aux habitudes sociales qui créent des réflexes conditionnés ; la recherche de stimulation, d’apaisement d’une anxiété, d’un stress, l’envie de faire une pause, etc.) et à la fois physique lié au manque de nicotine, qui va se traduire par une nervosité, une irritabilité, une sensation de malaise, une concentration réduite etc. 

 

La demi-vie de la nicotine est d’à peu près 2 heures (il faut 5 demi-vies pour qu’un produit soit excrété du corps). Dans le corps, la nicotine, par l’action des organes tels que les reins et le foie, se transforme en d’autres substances (c’est la métabolisation). La cotinine par exemple, qui sert de marqueur à la consommation de cigarette et qu’on peut retrouver dans les urines plus de 48 heures après les dernières taffes. Notons que l’on retrouve de la cotinine dans les tests urinaires des fumeurs passifs et des enfants de fumeurs (oups). 

 

Il est vraisemblable que la dépendance à la nicotine soit multifactorielle et dépende de critères à la fois environnementaux mais aussi génétiques (notamment en ce qui concerne les métaboliseurs rapides par exemple). Se sevrer de la nicotine n’est pas une mince affaire, n’hésite pas à te faire aider !

 

Sources : 

Le site du gouvernement canadien 

La ligue pulmonaire Suisse 

Medadom : https://info.medadom.com/sante_decomplexee/addictions-nicotine 

Nicorette : https://www.nicorette.fr/comprendre-le-tabagisme/composants-cigarette/nicotine 

Le site de l’assurance maladie 

Maad Digital 

Zoom sur la dépendance à la nicotine 

Traitement de l’intoxication par la nicotine 

Dossier Ecigarette de la revue SWAPS 

« Combien de nicotine dans une cigarette ? »

« Que devient le tabac dans l’organisme ? »   

https://www.tabac-info-service.fr/questions-reponses/04_questions-mises-en-ligne/cotinine-dans-le-sang 

« La règle des 5 demi-vies » 

« C’est quoi les récepteurs nicotinique »

« Le double jeu de la nicotine avec l’anxiété »

C‘est quoi la dopamine sur le site de l’Inserm  

As-tu aimé cet article ?

Ceci pourrait aussi t'intéresser