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Cocaine on black table de Marco Verch sur Flickr

Arnaques et mauvaises surprises : sais-tu vraiment ce qu’il y a dans ton pochon ?

Publié le 18 avril 2023 par Lisa

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Cet article parle de : #drogues-illegales #analyse-de-drogues-drugchecking #nps-rc

Est-ce que ça t’est déjà arrivé de payer 90 € pour un gramme de bicarbonate de soude mélangé à de l’aspirine ? Ou alors de payer 40 € le gramme de pierre d’alun grossièrement concassé ? Ou encore une belle olive de shit au Carambar (sans blague) à prix cassé ? Les lois du marché étant ce qu’elles sont (maximiser les profits), le jeu de la répression étant ce qu’il est (empêcher le contrôle et laisser ce business florissant hors du droit), c’est souvent le consommateur final qui fait les frais des manœuvres douteuses qui s’opèrent en haut de la chaîne.

Alors même que dans le commerce tout à fait légal, les coups bas et les arnaques sont légion (coucou les lasagnes au bœuf/cheval de Findus). Comment imaginer un instant qu’avec la prolifération des « alternatives chimiques », le produit final puisse être à 100% conforme au produit voulu ? Sans parler des cas un peu extrêmes de vraies et simples arnaques énumérées ci-dessus, les produits de coupe peuvent avoir des effets plus ou moins délétères pour ta santé, en voici quelques exemples :

Les NPS : économiques pour le fournisseur, les effets sont souvent méconnus (ceux au long terme, bien sûr, vu que c’est des nouvelles molécules mais aussi les effets « courts »). Si tu penses acheter un produit que tu as l’habitude de consommer mais que les effets te cassent en deux par leur intensité ou leur durée, ou carrément parce qu’ils n’étaient pas attendus, c’est sûrement que tu as un prod coupé aux nouveaux produits de synthèse (NPS). Les NPS se microdosent pour la plupart, et de nombreuses personnes ne savent pas s’y prendre, donc c’est limite atomique dans le cerveau. Niveau interactions, c’est également le flou total !

Les médicaments : faciles d’accès, en vente libre pour certains, remboursés par la Sécu, les médicaments peuvent être des produits de coupe eux aussi. On a déjà parlé de la chloroquine ou du lévamisole pour couper la cocaïne, par exemple. Mais les médicaments ont des posologies précises et peuvent endommager facilement le système hépatique (le foie), causer des allergies qui peuvent être graves, entraîner des effets secondaires spectaculaires (même si sur la notice il est écrit « fréquence rare »), avoir des interactions risquées et jouer avec tes neurotransmetteurs de manière dangereuse.

Les adultérants inertes : ce sont les produits de coupe qui n’ont pas d’effets psychoactifs. Cela peut être de la pierre d’alun, du bicarbonate de soude, du calcium, du lait en poudre, du sel, de la Maïzena, etc. Pour le coup, y’a pas vraiment de risque pour ta santé mais ça met toujours les boules de claquer des billets pour rien.

Faire analyser ses produits

On ne sait toujours pas ce qui rend le Coca-Cola aussi addict ou le poulet KFC aussi bon, alors vous pensez bien que les labos ont des secrets pour nous. Et même sans parler des labos, garder en tête que plus l’achat se fait « à la sauvette », plus il y a de risques de se faire flouer. La « garantie » de qualité du produit est toujours moindre dans les lieux de grand passage, car business is business ! Et à celleux qui se disent hyper fort.es en reconnaissance nasale, sachez que vous n’aidez personne en prétendant savoir des choses qui vous échappent. Déso pas déso, c’est pareil pour tout : le corps humain ne se substitue pas à des appareils de mesure étalonnés, calibrés et manipulés avec les compétences nécessaires. Nous, à Marseille, on analyse les produits en utilisant entre 10 et 15 milligrammes. Sur Lyon, Lille, Montpellier, Paris, etc., existent d’autres associations/Csapa/Caarud qui pratiquent aussi ces analyses. Penses-y, c’est anonyme et gratuit.

Les lois du commerce sont les mêmes que le commerce soit autorisé ou non. Si les filouteries sont légion dans la grande distribution, en dépit de contrôles rigoureux et de normes européennes, il n’y a aucune raison qu’on n’y ait pas droit lors d’échanges réprimés par la loi. Car si c’est interdit, il n’y a pas de garde-fous. Tant au niveau de la qualité, que des quantités, que des origines, que de l’éthique, même si cette dernière considération semble absurde quand on parle de drogue. C’est toujours mieux d’être conscient que tout au long de la chaîne de production jusqu’à la vente, il y a des humains, dont certains sont victimes de situations qui ne leur sont pas favorables, et auxquelles ils ne peuvent pas échapper.

En conclusion : ne pas hésiter à faire analyser ses produits, ça peut sauver le porte-monnaie et la santé ! 

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