Comme on le dit souvent à KEPS : « Tout ce qui monte doit redescendre. » En effet, tous les produits répondent au même principe qu’on schématise souvent par montée ➔ plateau ➔ descente et, éventuellement, ➔ redescente. Cette représentation des effets produits par les psychoactifs est le résultat de plusieurs notions pharmacologiques qu’on va tenter de vulgariser. Ici, on se concentre sur la dernière étape : l’élimination des drogues par l’organisme.
Les métabolites créés lors des biotransformations sont généralement des réactions de défense de l’organisme qui rendent les molécules moins toxiques et moins actives que la molécule administrée. Néanmoins, dans certains cas, les métabolites sont plus toxiques que la substance-mère. Parfois même, la biotransformation peut produire un métabolite inhabituellement réactif qui peut interagir avec l’ADN. Ce qui peut entraîner des effets très graves sur la santé tels que le cancer ou des malformations congénitales.
Absorption, distribution, métabolisme et excrétion
L’étape d’excrétion est alors fondamentale pour préserver l’intégrité de l’organisme. Progressivement, les effets du produit vont se dissiper. C’est la descente. L’excrétion est donc l’étape finale du voyage merveilleux d’une molécule active et de ses métabolites dans l’organisme. Ce processus d’élimination est principalement réalisé par la voie urinaire et la voie biliaire (le foie).
D’abord, l’élimination rénale. En (très) gros, les reins vont filtrer le plasma sanguin pour éliminer les molécules et métabolites dans les urines. La qualité et le temps nécessaire à cette filtration dépendent de la taille des molécules (plus elles sont grosses, plus vite elles sont filtrées), de la pression sanguine (une bonne pression, ni trop faible ni trop importante, permet aux reins de fonctionner efficacement), et de l’apport en eau nécessaire à la miction (le pipi) : c’est pour ça qu’il est important de bien s’hydrater quand on consomme !
La seconde voie d’élimination est la sécrétion biliaire. Cette sécrétion permet d’éliminer uniquement les molécules métabolisées (métabolites). Les substances conjuguées des enzymes de la bile et de ces métabolites peuvent subir une hydrolyse et redonner naissance à la molécule initiale. Il se produit alors un effet rebond de la concentration dans le plasma. C’est la p’tite remontée ! Elle est alors à nouveau métabolisée puis éliminée par les reins. Il existe d’autres voies d’excrétion par des voies accessoires : pulmonaire (par l’air expiré), et via la thermorégulation (par la transpiration).
Ces étapes de l’évolution d’une molécule active dans l’organisme s’appellent la pharmacocinétique et répondent à quatre étapes : absorption, distribution, métabolisme et excrétion. Conjugué à la biodisponibilité, ce schéma nous donne un aperçu de ce dont on parle quand on ressent la « montée, le plateau et la descente ». Il est très important de comprendre que la pharmacocinétique et la biodisponibilité dépendent beaucoup du produit, de la personne et du contexte. La taille, le poids, la génétique, est-ce que je prends des traitements ? Est-ce que j’ai mangé ? Est-ce que j’ai dormi ? Nous ne sommes donc pas tous et toutes égaux et égales face à ces phénomènes.
