Comment réduire les risques si l’on utilise de la cocaïne ? Prenons quelques minutes pour nous pencher sur le sujet.
Tout d’abord, évidemment le risque zéro s’atteint en ne consommant pas. Maintenant, ce genre de conseil vaut ce qu’il vaut dans une réalité où la cocaïne est désormais le deuxième produit illégal le plus expérimenté par les Français.
Quelle que soit la méthode de consommation, il faut toujours veiller à utiliser du matériel propre, à usage unique et strictement personnel. Cela, afin de limiter la transmission de virus tels que le VHC ou le VIH ou de microbes responsables d’infections diverses.
Au niveau des modes de consommation, nous pouvons en détailler 3 parmi les principaux :
- Le sniff est la pratique qui est objectivement la « moins risquée », si elle se fait rare, pas trop régulière et avec une hygiène du nez correcte. Le potentiel addictogène existe à la fois en termes d’effet du produit, mais également au niveau comportemental (le geste du sniff, le rituel de la trace, le contexte « festif », etc).
- L’inhalation : fumer (le crack ou encore la free–base) provoque une forte montée, très forte et rapide, et un craving aussi puissant. En fumant la coke, on grille un gramme rapidement et on compulse très fort. Le risque de s’abîmer les voies aériennes et la bouche sont nombreux et les dents sont attaquées à vitesse grand V. Le potentiel addictogène est très grand. Le matériel pour fumer à moindre risque est disponible en Csapa, Caarud, sur les stands de RdR en milieu festif, et sur le site de l’association SAFE-RdR à distance.
- L’injection est la pratique la plus à risque car elle vise à introduire un produit non stérile dans le système sanguin. C’est ce mode de consommation qui détient le plus gros risque de transmission de germes, virus, microbes, champignons, etc. Et le risque de provoquer une infection ou une septicémie peut aussi arriver SANS PARTAGE du matériel, simplement avec un protocole mal réalisé. Le matériel pour injecter à moindre risque est disponible en Csapa, Caarud, sur les stands de RdR en milieu festif, et sur le site de l’association SAFE-RdR à distance. Le potentiel addictogène de l’injection est ÉNORME et il convient de ne pas s’y essayer à la légère. Les Caarud et les Csapa de France ont pour mission principale de permettre aux injecteurs et injectrices de trouver du soin si voulu.
Néanmoins, quel que soit le mode de consommation, tu peux :
- Différer l’achat et la consommation. Ne pas associer « prendre un verre entre amis » et « commander un demi », c’est éviter de biaiser son système de récompense.
- Si possible, faire analyser son produit par le biais d’une association de santé. Cela permet, d’une part de consommer en pleine conscience de son produit, d’assurer une veille sanitaire sur les produits qui circulent sur un territoire, et aussi de différer encore plus l’achat et la consommation. Toujours dans cette optique de contrôler le craving.
- Nettoyer correctement ton nez au sérum physiologique après tes sessions de consommation. Notamment dans le but d’éviter que les résidus de produit n’attaquent tes chairs et pour permettre aux micros lésions de guérir entre deux sessions de sniff.
- Bien t‘alimenter, boire de l’eau, te laver régulièrement les dents (bien des choses qu’on peut oublier quand on a consommé).
- Garder le lien avec des gens qui ne consomment pas (bonus si tu as des gens avec qui tu peux parler de tes consos à coeur ouvert également).
- Espacer au max tes sessions de consos et pourquoi pas, les consigner sur un calendrier pour garder un œil objectif sur tes habitudes.