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Est-ce que le cannabis m’aide à dormir ?

Publié le 8 avril 2024 par Lisa

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Cet article parle de : #cannabis #cbd

Ce sont des questions que beaucoup d’entre nous se posent très souvent : est-ce que je roule pour m’endormir ? Est-ce que j’ai envie de rêver ? Est-ce que je ne vais pas être plus éclaté après ? On va essayer de répondre à ces questions ensemble. 

Commençons par différencier les effets « ressentis » et les effets « concrets » du THC sur le sommeil : les effets ressentis sont les effets qui concernent le fumeur de manière consciente, ce qu’il va identifier immédiatement. Parmi ces effets, il y a notamment la sensation de facilité de l’endormissement due à l’effet anxiolytique. À noter que cette sensation est plus présente si l’on fume occasionnellement, l’accoutumance diminuant ces effets. On va également avoir l’impression d’un sommeil plus réparateur que l’on pense dû à « l’absence » de rêve.

Mais des études nous expliquent que les effets dits « concrets » du cannabis sur le sommeil sont tout autres ! On note une modification importante des différents rythmes du sommeil due à l’action sur la sécrétion de la mélatonine, qui est une hormone dont la fonction principale est de donner des repères temporaires à notre organisme pour entretenir le rythme de sommeil. Cette modification va donc décaler ces cycles, ce qui va amener une impression de diminution du sommeil paradoxal et une augmentation du sommeil profond. Fumer du cannabis simplifie donc l’endormissement mais perturbe le sommeil paradoxal (le sommeil réparateur), donc tu peux te sentir fatigué au réveil.

On va ainsi avoir une impression « ressentie » de sommeil réparateur. Ces mêmes études nous expliquent avoir pu aider des patients atteints de troubles du sommeil avec une consommation occasionnelle de cannabis. Du coup, vous l’aurez compris, tout est une question de dosage et de profils de consommateur.ices. On finira cette explication en rappelant que le tabac (que l’on rajoute souvent dans ses joints) est un excitant et que de ce fait, il n’aide pas à s’endormir, et que le CBD possède des effets qui peuvent être appropriés face à des troubles du sommeil.

Sommeil : explications 

Pour rappel, le sommeil se décompose en une succession de cycle alternant différentes phases de sommeil léger, de sommeil profond ou encore de sommeil paradoxal (celui pendant lequel on rêve !). Ces cycles se répètent dans un ordre qui a été observé par la science.

L’étiopathe Hugo Desmorat – plus connus sous l’identifiant @education_physiopathos – a justement partagé un dessin explicatif de ce fonctionnement cyclique sur son compte Instagram. Compte sur lequel il vulgarise les fonctionnements du corps humain.

Les cycles du sommeil - Hugo-Desmorat-@education_physiopathos
Les cycles du sommeil – Hugo-Desmorat-@education_physiopathos

 

 

Une chose en amenant une autre il est bon de parler de la qualité du sommeil quand ont parle d’usage de drogue.

L’insomnie est un trouble du sommeil qui joue (fort) sur la santé mentale et physique des personnes. On sait que les troubles de l’usages de substances sont plus fréquents chez les personnes qui ont un ou plusieurs trouble psy. Ainsi, prenant en compte la prévalence de l’insomnie chronique chez l’adulte en population générale on peut avoir une piste de réponse quant à la question « mais pourquoi fume-t-on plus de cannabis en France que partout ailleurs en Europe ?! »

  • En 2017, 13,1 % des 18-75 ans déclarent des symptômes suggérant une insomnie chronique, 16,9 % des femmes et 9,1 % des hommes.
  • L’insomnie chronique se révèle plus fréquente entre 25 et 64 ans parmi les femmes, autour de 19 %, et entre 35 et 64 ans parmi les hommes, touchant environ un homme sur 10.
  • Quel que soit l’âge, les femmes sont environ deux fois plus nombreuses que les hommes à déclarer des symptômes d’insomnie chronique.
  • Un quart des adultes font au moins une sieste en semaine, d’une durée moyenne de 50 minutes, et un tiers en font le week-end, d’une durée moyenne de 59 minutes.
  • En 2022, un français sur deux se plaint de problèmes de sommeil.

D’après Ameli.fr dans son article « L’insomnie de l’adulte : définition et facteurs favorisants »

De là à supposer qu’une partie des usagers et usagères de cannabis sacrifient la qualité de leur sommeil sur l’autel de l’endormissement il n’y a qu’un pas ! Suivant ce raisonnement on peut voir apparaître comme un cercle vicieux où la dégradation de la qualité réparatrice du sommeil provoque une plus grande fatigue, qui favorise le recours au cannabis pour réussir à dormir, mais à dormir mal et donc à se réveiller fatigué. Et ainsi de suite ! 

De l’automédication ? 

L’automédication ça désigne l’utilisation de médicaments par le patient dans le but de soulager ou traiter des symptômes. Dans le champs des addictions et de la santé mentale on a tôt fait de faire entrer les drogues dans la définition proposée par Ameli.fr

Pourquoi s’automédiquer avec du cannabis ? Sans vouloir pathologiser l’usage de drogues il est certain que certaines personnes utilisent le cannabis afin de s’endormir, de se calmer, de diminuer certaines douleurs ou certains symptômes. On ne peut d’ailleurs pas dire qu’ils font fausse route puisqu’ailleurs dans le monde les autorisations d’utilisation de cannabis médical fleurissent de plus plus en plus.

Mais pourquoi préférer se soigner avec des produits illégaux ?

Et bien les pistes d’explications sont nombreuses si l’on se penche sur la question.

Il peut s’agir de méfiance envers les médecins, de la crainte de subir les exactions de Big Pharma, d’accès aux soins est compliqué (droits, déserts médicaux ou encore méconnaissance du parcours de soin), de la facilité d’accès aux produits stupéfiants ou bien de la capacité à produire soi-même sa propre conso, son propre remède.

Puis bien sûr, il y a tout simplement des gens qui sont attachés au goût de la plante ou au rituel de consommation. 

On vous en reparlera dans le futur mais si la question du traitement des insomnies grâce aux cannabinoïdes vous intéresse vous pouvez consulter la thèse de doctorat en pharmacie de Pauline Thanguy sur le sujet « Le cannabidiol (CBD) : son potentiel thérapeutique dans l’anxiété et l’insomnie ». 

Moins connu que le THC, le CBD contenu dans la plante de Cannabis est en plein essor aujourd’hui. Celui-ci promet de nombreuses propriétés telles que des vertus relaxantes, anxiolytiques, sédatives, anti-inflammatoires, anticonvulsivants, antiémétiques… Aujourd’hui la demande en pharmacie pour des troubles du sommeil ou anxieux est croissante. Avec l’arrivée du CBD sur le marché et ses potentielles vertus anxiolytiques et sédatives. Auxquels s’ajoutent l’insatisfaction des thérapeutiques actuelles et une envie de thérapies dites « plus naturelles », les personnes s’orientent de plus en plus vers le CBD. Ce mémoire de thèse passe en revue la nature du CBD, les traitements disponibles pour l’insomnie et l’anxiété, les études réalisées sur l’efficacité du CBD dans ses indications. Mais aussi les limites de son utilisation : le cadre réglementaire, de possibles interactions, contre-indications et effets indésirables.

 

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