Un des risques de l’injection est de faire une « poussière », qu’est-ce que ça signifie ? Ce texte est issu d’un article d’ASUD – Autosupport des usagers de drogues, pour le retrouver en version complète, vous pouvez chercher « Les poussières dues à l’injection » sur Google.
Un shoot suivi, un peu plus tard, d’un mauvais frisson annonciateur. Ce sentiment de malaise diffus, suivi de nouveaux frissons. Puis ce mal de crâne de plus en plus lancinant. Les accès de fièvre et ce froid qui glace les os, ces tremblements… Vite se couvrir. Grelotter sous les couvertures avec ce désespérant sentiment d’impuissance… et ces coups de gongs que chaque pulsation du cœur fait battre dans la tête. Puis les heures qui passent à souffrir… souffrir, gerber, gémir, grelotter et… tenir… Quel UDVI (usager de drogues par voie intraveineuse) n’a jamais fait de « poussière »? Et quelles conneries n’a-t-on pas raconté à propos de ces poussières ? Que c’était un grain de poussière qui se baladait dans un ventricule ! Qu’il fallait refaire un shoot d’eau par-dessus pour diluer la fameuse poussière !… Et scruter la shooteuse à la recherche de particules en suspension.
Qu’en est-il en réalité ?
La médecine ne connaît pas encore très bien le mécanisme des « poussières ». Les hypothèses varient à leur sujet. Une poussière correspond la plupart du temps à ce que les médecins appellent un choc anaphylactique, c’est-à-dire une réaction allergique face à une substance étrangère introduite dans l’organisme. Très souvent, il s’agit d’une bactérie invisible à l’œil nu qui provoque une infection de l’organisme ou un empoisonnement du sang qui peut être apparenté à une petite septicémie.
L’héroïne de contrebande est souvent fabriquée sans aucune condition d’hygiène, dans des caves humides, des endroits cachés dans la jungle… toujours pleins de germes. Une étude suisse a permis d’identifier près de 250 bacilles contenus dans 60% de l’héroïne de contrebande. Ceci explique que le micro-organisme responsable de la poussière peut également se trouver dans la dope. Souvent dans ces cas, ce sont des poussières pas très fortes mais qui, chez certains, se manifestent à chaque shoot.
Notre peau et nos muqueuses sont également pleines de bactéries contre lesquelles notre organisme est programmé pour lutter. C’est le système immunitaire qui s’en charge mais en cas d’infection par le VIH, celui-ci est affaibli, de même que lors de mauvaises conditions de vie, de fatigue, de stress, d’une mauvaise alimentation… Toutes ces conditions peuvent favoriser les poussières.
Il arrive que deux personnes shootent la même dope ou des cotons de la même origine et qu’une de ces deux personnes seulement fasse une poussière. Cela est essentiellement dû au fait que l’une de ces deux personnes aura des défenses immunitaires plus fortes que l’autre.