injection cocaïne piqure seringue risques
Photo de Raghavendra V. Konkathi sur Unsplash

Injection de cocaïne : quels risques et comment les limiter ?

Publié le 11 décembre 2023 par Lisa

/

Cet article parle de : #cocaine #injection

Quand on parle de cocaïne, on pense souvent au sniff, aux traces, aux billets roulés (ne faites pas ça, prenez un papier propre à usage unique !). Pourtant, la cocaïne est aussi injectée et certains conseils de réduction des risques s’appliquent !

On commence à observer l’utilisation de cocaïne par injection sous-cutanée et intramusculaire par des professionnels de santé pour ses effets anesthésiants moins de quinze ans après les premières synthétisations par des chimistes. Considérée comme très efficace, voire « miraculeuse », notamment par les dentistes et dans les milieux hospitaliers, elle gagne très vite en popularité.

C’est à partir des années 1970 que l’administration par voies intraveineuse est identifiée, faisant suite aux pratiques d’autoinjection d’opioïdes. Ce procédé permet notamment une meilleure biodisponibilité et donc beaucoup moins de perte du produit consommé, ainsi que la manifestation de « flashs » très spécifiques et presque immédiats (entre 10 et 60 secondes après la prise) car atteignant  très vite le cerveau grâce à la  circulation sanguine. 

Les effets ressentis auront beau être précipités, ils se dissiperont cependant bien plus rapidement qu’avec d’autres modes de prise, avec pour conséquence évidente des cravings et une accoutumance extrêmement forts.

Au-delà des risques plus concrets de dépendance, la cocaïne aura également un effet vasoconstricteur très important : les vaisseaux sanguins sont impactés dès les premières prises, deviennent plus durs et s’affinent, avec une augmentation de la pression sanguine entraînant des risques d’AVC et de complications cardiaques. 

Les sessions de consommations sont ressenties comme d’interminables phases de descentes avec pour seul « remède » d’en reprendre presque immédiatement. La plupart des personnes interrogées sur leurs consommations par voie intraveineuse expriment leurs difficultés à revenir à d’autres modes de prise ou encore leur « besoin » de prendre des dépresseurs et/ou tranquillisants pour mettre fin à la frustration que provoque le craving de la coke. 

L’auto-injection s’accompagne d’importants risques de blessures (les vaisseaux sanguins fragiles seront plus compliqués à atteindre à chaque piqûre, et l’effet anesthésiant de la C rendra difficile d’identifier si l’on est bien dans la veine ou non), “poussières”, transmission d’IST en cas de partage de matériel, de champignons liés à la réutilisation des seringues, de dommages en lien avec certains produits de coupe ou une mauvaise filtration, etc. 

 

Afin de réduire les risques, les structures (et nousmêmes) recommandent : 

  • d’utiliser du matériel stérile, adapté, personnel et à usage unique ;
  • de tenter de se fixer un nombre maximum d’injections par session ;
  • d’espacer chaque shoot le plus possible ;
  • de faire analyser son produit, si possible avant de le consommer ;
  • d’utiliser une crème cicatrisante ;
  • d’être accompagné d’une personne informée sur les risques de surdoses et les numéros d’urgences ;
  • d’éviter les mélanges avec d’autres produits ;
  • de manger et boire régulièrement.

 

Il est également vivement conseillé de se faire accompagner dans sa pratique par des structures adaptées (Csapa, Caarud, HSA, etc.) dont les équipes peuvent pratiquer ou orienter vers des contrôles cardiovasculaires réguliers. 

Prenez soin de vous et de vos veines !!! 

http://www.asud.org/2023/03/07/coke-crack-et-base-la-nouvelle-brochure-dasud-bientot-disponible/

As-tu aimé cet article ?

Ceci pourrait aussi t'intéresser